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Actualités - CHRONOLOGIE

Ehud Barak, un politicien qui cultive son image de grand soldat (photo)

Le dirigeant travailliste israélien Ehud Barak, donné favori par les sondages pour l’élection du Premier ministre le 17 mai, porte haut la tradition locale des militaires au passé prestigieux qui «pantouflent» en politique. Se présentant comme l’héritier de Yitzhak Rabin, le chef de gouvernement assassiné par un extrémiste juif en 1995, M. Barak, 57 ans, mise à fond sur son image de «Monsieur sécurité» pour tenter de mordre sur l’électorat du centre droit. Courtaud, le visage poupin, M. Barak a été surnommé le «Napoléon israélien» en raison de l’habileté stratégique dont il se prévaut, mais aussi de sa petite taille et de son ventre bedonnant, Dans ses spots de campagne à la télévision, il est présenté comme le «militaire numéro un, le plus décoré d’Israël». Ses hauts faits d’armes sont complaisamment rappelés, notamment la prise d’assaut, alors qu’il est jeune colonel, d’un avion de la compagnie belge Sabena détourné par un commando palestinien sur Tel-Aviv en 1972. Hasard de l’histoire: un de ses subordonnés, M. Benjamin Netanyahu — son rival de droite actuel —, est légèrement blessé au cours de l’opération. Un an plus tard, déguisé en femme blonde, M. Barak dirige un commando qui assassine trois responsables de l’OLP à Beyrouth. Il achèvera sa carrière militaire au poste de chef d’état-major en 1995. Yitzhak Rabin lui met immédiatement le pied à l’étrier politique. M. Barak sera successivement ministre de l’Intérieur puis, après l’assassinat de son mentor, chef de la diplomatie. M. Barak se classe dès le départ parmi les faucons du Parti travailliste. En septembre 1995, il est l’un des rares membres du gouvernement Rabin à s’abstenir sur l’accord conclu avec l’OLP pour étendre l’autonomie palestinienne en Cisjordanie. Il affirme que cet accord ne protège pas suffisamment la sécurité d’Israël. En 1996, M. Barak élimine de la direction du Parti travailliste M. Shimon Peres, qui vient de perdre les élections face à M. Netanyahu, et prend la tête de la formation avec le soutien actif de Léa Rabin, la veuve du Premier ministre assassiné. Depuis le début de sa campagne, M. Barak cultive le flou sur son programme. Il se contente de préconiser en termes vagues une «relance du processus de paix» en excluant toute concession sur Jérusalem-Est, la vallée du Jourdain ou sur les plus importantes colonies en Cisjordanie. Il accepte du bout des lèvres l’idée d’un État palestinien, mais aux prérogatives limitées. Sur le Liban, le leader travailliste fait preuve d’un peu plus de créativité en prônant un retrait militaire unilatéral dans l’année qui suivra son éventuelle élection. Prudent dans son approche du dossier syrien, il a repris à son compte la formule de Rabin selon laquelle «l’ampleur du retrait du plateau du Golan (conquis en 1967 et annexé en 1981), sera fonction de l’ampleur de la paix». Selon commentateurs, si M. Barak l’emporte, il le devra plus au rejet de M. Netanyahu qu’à ses capacités à convaincre. Le dirigeant travailliste manque manifestement du charisme susceptible de survolter les foules. Il est même parvenu à effacer récemment la seule tâche inquiétante de sa carrière. Un rapport d’un juge l’a blanchi d’accusations de la droite qui lui reprochait, à l’époque où il était chef d’état-major, d’avoir abandonné sur le terrain des soldats tués et blessés lors d’un accident pendant un entraînement. Exemple type du parfait Sabra, l’Israélien, né en Israël, M. Barak a vu le jour dans un kibboutz, un village collectiviste. Brillant mathématicien, et fier de l’être, il aime à parler de littérature et à prouver ses talents de pianiste. Il est marié et père de trois filles.
Le dirigeant travailliste israélien Ehud Barak, donné favori par les sondages pour l’élection du Premier ministre le 17 mai, porte haut la tradition locale des militaires au passé prestigieux qui «pantouflent» en politique. Se présentant comme l’héritier de Yitzhak Rabin, le chef de gouvernement assassiné par un extrémiste juif en 1995, M. Barak, 57 ans, mise à fond sur son image...