Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les laïcs font de la surenchère contre les ultra-orthodoxes

Deux partis de laïcs purs et durs se livrent avant le scrutin du 17 mai en Israël à une surenchère antireligieuse d’une grande virulence et, si l’on en croit les sondages, d’une efficacité sans précédent. M. Yossef Lapid, un journaliste connu pour ses diatribes antireligieuses, a donné le ton en prenant la tête du Shinouï, une petite formation centriste qui a fait scission du parti laïc de gauche, le Meretz. Volontiers provocateur, M. Lapid focalise son message contre les ultra-orthodoxes sur le thème : «Il faut les arrêter avant qu’Israël devienne un État fondamentaliste à l’iranienne». Il livre ainsi une concurrence directe au Meretz, le seul parti jusqu’à présent à brandir le drapeau antireligieux. Selon les sondages, le thème est porteur. Les deux formations qui le revendiquent pourraient, pour la première fois de l’histoire d’Israël, faire jeu égal avec les formations ultra-orthodoxes. Le Shinouï est ainsi crédité de 4 à 7 mandats et le Meretz de 8 à 10 (alors que les deux ensemble en avaient 9 dans le Parlement sortant). À titre de comparaison, les ultra-orthodoxes ont 14 députés dans la Knesset sortante. «Je suis surpris par l’extraordinaire écho de notre campagne», affirme M. Lapid. Il estime que les relations entre laïcs et religieux sont le «sujet numéro un pour l’avenir d’Israël, car le prochain Premier ministre, quel qu’il soit, fera la paix avec les Palestiniens». Néophyte en politique, M. Lapid utilise des slogans simples pour toucher aux points sensibles. «Il faut enrôler dans l’armée les ultra-orthodoxes», proclame-t-il en dénonçant les exemptions accordées aux 30 000 étudiants des séminaires talmudiques, alors que les autres Israéliens sont astreints à un service militaire de trois ans. Le chef du Shinouï dénonce les subventions publiques «prélevées de la poche des laïcs» pour les institutions scolaires, les logements et les droits sociaux accordés aux ultra-orthodoxes. Aiguillonné par la concurrence, le Meretz de M. Yossi Sarid a dû mettre en avant, à son tour, un discours antireligieux, au détriment notamment de la défense du processus de paix. M. Sarid ne rate pas une occasion de rappeler que son parti a été de «tous les combats» contre la fermeture de rues le Shabbat, le jour de repos du judaïsme, ou pour l’instauration de mariages civils ou de cimetières laïcs, dans un pays où le Grand Rabbinat jouit du monopole sur l’état civil. «Nous avons été sur le terrain pour défendre les laïcs, contrairement à M. Lapid qui se contentait de parler», souligne M. Sarid.
Deux partis de laïcs purs et durs se livrent avant le scrutin du 17 mai en Israël à une surenchère antireligieuse d’une grande virulence et, si l’on en croit les sondages, d’une efficacité sans précédent. M. Yossef Lapid, un journaliste connu pour ses diatribes antireligieuses, a donné le ton en prenant la tête du Shinouï, une petite formation centriste qui a fait scission du...