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Actualités - CHRONOLOGIE

Elections israéliennes - Les appartenances claniques divisent les descendants des palestiniens restés sur place Les arabes décidés à faire entendre leur voix

Azmi Bishara, le premier Arabe candidat au poste de Premier ministre de l’État juif, mène le combat pour que la communauté arabe d’Israël puisse obtenir une voix correspondant à son poids électoral. M. Bishara, 43 ans, reconnaît qu’il n’a aucune chance de gagner les élections du 17 mai et beaucoup de commentateurs israéliens sont d’ailleurs persuadés qu’il retirera sa candidature avant le scrutin. Il espère que sa campagne aura au moins servi à faire entendre la voix des Arabes et il compte bien monnayer son soutien au candidat travailliste Ehud Barak en échange d’avantages pour sa communauté. D’ores et déjà, M. Bishara estime que sa campagne est une victoire en raison de la reconnaissance des droits politiques des Arabes qu’elle a suscitée. «Nous avons réussi parce que nous sommes arrivés là où nous sommes, sans dissimuler notre identité arabe», a-t-il affirmé lors d’un meeting dimanche dans son village natal de Tarshiha, dans le nord d’Israël. «Nous avons contraint les Israéliens à traiter le peuple arabe avec sérieux et respect», a-t-il expliqué aux centaines de personnes venues l’écouter. Les Arabes d’Israël, descendants des Palestiniens restés sur place à l’issue de la création de l’État d’Israël et de la première guerre israélo-arabe en 1948, représentent aujourd’hui quelque 15 % de l’électorat. Mais leurs querelles intestines les ont toujours empêchés d’obtenir un poids au Parlement correspondant à leur force électorale, contrairement aux communautés mieux organisées que sont les juifs sépharades ou les nouveaux immigrants russes. La loi israélienne garantit aux Arabes des droits égaux à ceux de leurs compatriotes juifs. Mais dans la pratique, ils sont victimes de toute une série de discriminations. Disparate, entre les bédouins du désert du Néguev, les citoyens des villes côtières de Jaffa, Haïfa ou Saint-Jean d’Acre, ou les druzes du Nord, la communauté arabe est très clanique et se détermine plus en fonction des sympathies familiales et locales que des considérations politiques nationales. Les Arabes, comme les autres groupes de pression, ont bénéficié de la réforme électorale de 1996 instituant l’élection directe du Premier ministre. Ils peuvent ainsi voter pour un Premier ministre travailliste et en même temps pour un parti spécifiquement arabe au Parlement. Résultat lors des élections de 1996, les partis arabes – le Parti communiste et la Liste arabe unifiée – ont emporté 9 sièges sur les 120 de la Knesset, contre cinq dans la précédente législature. Le 17 mai, la question est de savoir si les Arabes vont pouvoir maintenir leur score. Ils se présentent encore une fois en ordre dispersé aux législatives avec, outre le parti de M. Bishara – le Bloc unifié –, le parti communiste et une liste de coalition entre islamistes et nationalistes. Selon les sondages, le parti de M. Bishara n’est pas assuré de dépasser le seuil requis de 1,5 % des voix (environ 55 000 votes) nécessaires pour entrer à la Knesset. Beaucoup d’Arabes votent en outre, traditionnellement, pour des partis sionistes, en particulier le Meretz (gauche), le Parti travailliste et même le parti séfarade Shass, voire le Likoud.
Azmi Bishara, le premier Arabe candidat au poste de Premier ministre de l’État juif, mène le combat pour que la communauté arabe d’Israël puisse obtenir une voix correspondant à son poids électoral. M. Bishara, 43 ans, reconnaît qu’il n’a aucune chance de gagner les élections du 17 mai et beaucoup de commentateurs israéliens sont d’ailleurs persuadés qu’il retirera sa...