La fusillade de Littleton continue de faire des vagues Puce anti-violence sur les téléviseurs

La moitié des nouveaux téléviseurs vendus aux États-Unis seront dès cette année équipés d’une puce anti-violence, le «V-Chip», et l’an prochain tous en seront équipés, a annoncé le président Clinton lors d’une table ronde sur la violence juvénile. Trois semaines après la fusillade déclenchée dans un établissement scolaire de Littleton (Colorado) par deux lycéens marginaux qui avaient tué douze de leurs camarades et un professeur avant de se suicider, la classe politique américaine et les médias continuent d’analyser la montée de la violence chez les jeunes et d’y chercher des solutions. Une partie de l’industrie audiovisuelle qui fait souvent figure d’accusée dans le développement de ce phénomène a accepté sur une base volontaire de transmettre sur les programmes jugés violents des signaux, qui peuvent être identifiés par un microprocesseur, le «V-Chip» (V pour violence), qui éteint alors la télévision ou change de programme. Deux des trois grandes chaînes nationales ABC et CBS, ainsi que nombre de chaînes câblées, ont accepté de coder leurs programmes. Le Congrès avait en 1996 pris les devants en imposant l’adjonction d’une puce V sur tous les nouveaux téléviseurs à partir de l’an 2000. Mais ni le gouvernement ni les législateurs n’ont jamais cherché à imposer des normes anti-violence à l’industrie du spectacle. La NRA écartée Selon le vice-président Al Gore qui participait également à cette table ronde, lorsque les parents commenceront à bloquer les programmes télévisés violents, publicitaires et producteurs commenceront à recevoir le message. Après avoir annoncé plusieurs projets de législation pour renforcer les contrôles sur les ventes d’armes aux adolescents et responsabiliser les adultes trop laxistes, le président Clinton entend lancer dans les semaines qui viennent une campagne nationale contre la violence juvénile et avait réuni lundi à la Maison-Blanche une soixantaine d’experts venus de divers horizons professionnels pour échanger des idées dans ce domaine. Parmi les personnalités invitées figuraient des représentants de l’industrie des armes de poing, les présidents de deux chaînes nationales de télévision, des dirigeants de l’industrie des jeux vidéo, un représentant de Hollywood, des éducateurs, des parlementaires. Mais la Maison-Blanche n’avait pas invité les responsables de la National Rifle Association (NRA), la puissante organisation réunissant les amateurs d’armes, qui est présidée par l’acteur Charlton Heston. Celle-ci a protesté pour ne pas avoir été invitée. Au cours de cette table ronde M. Clinton s’est félicité que les fabricants d’armes de poing se soient ralliés à plusieurs de ses propositions législatives sur le renforcement des contrôles des ventes d’armes, telles que le relèvement de 18 à 21 ans de l’âge minimum pour l’achat d’armes à feu.