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Actualités - CHRONOLOGIE

Etats-Unis - L'enquête sur l'accident du vol TWA 800 en 1996 fait état d'une défaillance mécanique Le FBI sévèrement critiqué par le Congrès

Plusieurs agents fédéraux ont sérieusement critiqué devant le Congrès le rôle de la sûreté fédérale (FBI) dans l’enquête sur l’accident du vol TWA 800 en 1996, lui reprochant d’avoir continué à privilégier la thèse de l’attentat en dépit des preuves qui concluaient toutes à une défaillance mécanique. Plusieurs documents rendus publics lundi par la commission judiciaire du Sénat accusent ni plus ni moins le FBI d’avoir cherché à faire disparaître un rapport du Bureau fédéral des alcools, tabac et armes à feu (ATF) qui, dès le mois de janvier 1997, concluait sans ambiguïté qu’un problème technique avait provoqué l’explosion du Boeing 747 quelques minutes après son décollage de New York. Convaincu que cette catastrophe était l’œuvre de terroristes, l’agent du FBI chargé du dossier, James Kallstrom, a refusé de communiquer le rapport de l’ATF au Bureau national de la sécurité des transports (NTSB), officiellement responsable de l’enquête. Dans une lettre au directeur du FBI Louis Freeh en date du 14 mars 1997, M. Kallstrom le qualifie même de «répréhensible et non professionnel». Finalement, le FBI s’est officiellement rangé en novembre 1997 aux conclusions du rapport de l’ATF. Mais, selon certains, le comportement de la police fédérale a sérieusement retardé la mise en place des mesures de sécurité prises pour éviter la répétition de la catastrophe. Dès l’ouverture de l’audition consacrée à cette affaire, révélée par le Washington Post dans son édition de dimanche, le sénateur républicain Chuck Grassley a estimé que «le rôle de direction assumé par le FBI (...) a été un désastre». «En fait, je crois qu’il est justifié de dire que le FBI a entravé l’enquête et violé le droit à l’information du public et des familles des victimes», a lancé l’élu républicain de l’Iowa. «À mon avis, le FBI a même joué avec la sécurité du public». Des explosifs déposés antérieurement Pendant plus d’une heure, trois spécialistes du NTSB ont souligné l’incompétence manifeste de nombreux agents du FBI affectés à cette enquête et expliqué comment le FBI contrôlait de façon excessive le travail de reconstitution de l’appareil accidenté. «Cela a vraiment ralenti l’enquête», s’est plaint Michael Marks, un ancien expert du NTSB. Ces trois enquêteurs se sont tous plaints de la volonté affirmée du FBI de continuer à explorer la théorie de l’origine criminelle. Mais, comme l’a fait remarquer M. Marks, il n’existait «aucune preuve permettant de poursuivre raisonnablement la piste de la bombe ou du missile». Un constat partagé au sein-même du FBI. Expert en chef, William Tobias a confirmé que dès septembre 1996, «nous étions tous unanimes pour conclure qu’il n’existait pas la moindre trace de bombe ou de missile». Et de raconter comment, après la découverte sur l’épave de traces d’explosifs, il a dû calmer les ardeurs d’un James Kallstrom prêt à révéler à la presse l’origine terroriste de l’accident. «À ce moment-là, j’ai vu venir un désastre majeur», a dit M. Tobin. «Je lui ai donc dit que cette idée n’avait aucun fondement scientifique». Quelques semaines plus tard, les enquêteurs ont effectivement conclu que ces traces provenaient d’explosifs déposés antérieurement à l’intérieur de l’avion pour un exercice de détection mené par des chiens... Ce fut ensuite au tour de l’un des responsables de l’ATF, Andrew Vita, de confirmer la volonté du même M. Kallstrom de faire disparaître le rapport de ses agents et les risques d’une telle décision pour la sécurité des passagers voyageant sur le même type d’avion. «Je craignais l’existence d’une erreur de conception sur ces appareils», a-t-il dit. Face à ce déluge de critiques et en l’absence de M. Kallstrom, le FBI s’est retranché derrière des commentaires laconiques. «L’enquête du FBI fut l’une des plus complètes et des meilleures jamais menées par cette agence», a déclaré le successeur de M. Kallstrom, Lewis Schiliro. Avant d’ajouter benoîtement que le FBI «avait beaucoup appris de l’expérience acquise lors de l’enquête du vol TWA 800»...
Plusieurs agents fédéraux ont sérieusement critiqué devant le Congrès le rôle de la sûreté fédérale (FBI) dans l’enquête sur l’accident du vol TWA 800 en 1996, lui reprochant d’avoir continué à privilégier la thèse de l’attentat en dépit des preuves qui concluaient toutes à une défaillance mécanique. Plusieurs documents rendus publics lundi par la commission judiciaire...