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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Occident redoute déjà le prochain hiver des Balkans

Les Européens commencent à craindre la perspective de l’hiver dans les Balkans si aucun règlement n’est trouvé d’ici là pour le Kosovo avec Belgrade, que sept semaines de bombardements n’ont pas suffi à faire plier. «Nous espérons le meilleur, mais nous nous préparons au pire», a reconnu mardi le ministre britannique de la Défense George Robertson, à l’issue d’une réunion semestrielle de l’Union de l’Europe occidentale (UEO). George Robertson emboîtait le pas au ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer. Celui-ci avait réclamé auparavant que tous les efforts de la communauté internationale tendent vers «un retour le plus rapide possible des gens dans leur pays, en tout cas avant l’hiver». «L’urgence est énorme», a insisté Joschka Fischer lors de la conférence de presse finale de la session de l’UEO, dont la deuxième journée a été dominée par le Kosovo. Ni Joschka Fischer ni George Robertson n’ont dissimulé leur pessimisme, nourri par l’insoumission du président yougoslave Slobodan Milosevic aux exigences de l’Otan malgré sept semaines de raids, l’impuissance de la diplomatie et le raidissement de la Chine après que son ambassade à Belgrade eut été bombardée par erreur. «La situation au Kosovo et dans la région reste particulièrement dramatique, une fin du conflit et des souffrances indescriptibles des gens n’est malheureusement toujours pas en vue», a reconnu le chef de la diplomatie allemande. Quant à George Robertson, s’il estime que «Milosevic pourrait très bien craquer bientôt (car) il est isolé à l’étranger mais aussi, de manière grandissante, chez lui», il ajoute aussitôt : «D’un autre côté, il pourrait très bien continuer à s’obstiner et faire passer sa poursuite entêtée de la purification ethnique avant les intérêts nationaux de la Serbie». Sur les 1,8 million d’habitants du Kosovo avant le début du conflit avec les indépendantistes kosovars en mars 1998, la moitié a fui vers les pays et régions limitrophes, essentiellement l’Albanie, la Macédoine, la Bosnie et le Monténégro, selon le Haut- commissariat des Nations unies pour les réfugiés. En Macédoine où il était dimanche, les réfugiés représentent déjà «plus de 10 % de la population», s’est alarmé Joschka Fischer. L’hiver ne pourrait qu’augmenter la détresse dont Joschka Fischer a été témoin au camp de Cegrane. «L’ouverture de ces camps a quelque chose d’inquiétant, cette situation, ces villes de toile ne peuvent devenir un provisoire qui dure», a-t-il dit. Dans ce contexte, les dirigeants européens principaux ont refusé de trouver un signe d’encouragement dans le début de retrait annoncé lundi par Belgrade de ses troupes du Kosovo. Certes le vice-ministre italien des Affaires étrangères Umberto Ravieri y a vu «un premier pas». Mais pour George Robertson, il s’agissait plutôt d’un «acte cosmétique». Dès lundi, le ministre allemand de la Défense Rudolf Scharping avait dit ne trouver dans cette «manœuvre de propagande» aucune raison de mettre fin aux opérations militaires contre la RFY. «Pas de répit pour des offres malhonnêtes», a abondé George Robertson selon qui, au contraire, les bombardements iront en s’intensifiant. Dans la ligne de l’Otan, Joschka Fischer a affirmé la nécessité de poursuivre les négociations, tout en rappelant que Slobodan Milosevic devait satisfaire à cinq exigences alliées. Les regards étaient tournés de ce point de vue vers la Chine vers laquelle le chancelier Gerhard Schröder s’envolait mardi. Le chancelier «s’engagera de manière pressante pour que la Chine n’entrave pas les efforts de paix internationaux», a indiqué Joschka Fischer. Il s’agit de convaincre Pékin de «jouer un rôle constructif dans l’élaboration d’une résolution du Conseil de sécurité» en vue d’un règlement. Ce déplacement va être «tout sauf facile», a reconnu Joschka Fischer.
Les Européens commencent à craindre la perspective de l’hiver dans les Balkans si aucun règlement n’est trouvé d’ici là pour le Kosovo avec Belgrade, que sept semaines de bombardements n’ont pas suffi à faire plier. «Nous espérons le meilleur, mais nous nous préparons au pire», a reconnu mardi le ministre britannique de la Défense George Robertson, à l’issue d’une réunion...