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Actualités - OPINION

Tchernodébiles

Encore heureux qu’au milieu de ce fatras de médiocrité, nous vienne de temps à autre une petite bouffée débile pour remettre à l’heure les pendules de la prétention. Par quoi donc étaient hantés samedi dernier les Libanais ? Par une épidémie de peste bubonique ? D’hépatite C ? Une débâcle financière suivie d’une plongée abyssale de la livre ? Ballepeau ! Le Libanais de base, doté d’une intelligence de base, a eu la trouille de perdre son appendice cellulaire. La terreur au ventre, le voilà qui sentait déjà les premiers symptômes du Tchernobyl malin qui allait s’infiltrer insidieusement par Internet, suivre le réseau mondial des télécommunications, remonter jusqu’à un satellite géostationnaire, redescendre par les modems et se glisser sournoisement, non pas chez AT & T, MCI ou France Télécom, mais tout bêtement dans la lasagne des réseaux de LibanCell et de Cellis. Rien de moins ! Parce que tu comprends, de tous les pays du monde à la technologie avancée, Chen Ing-hou, le Taïwanais qui a accouché du virus, n’avait rien d’autre à braire que de bidouiller le portable accroché fièrement au ceinturon des bipèdes évoluant entre la poubelle méditerranéenne et la Békaa haschischisée… L’éternel complot, quoi ! Mais, bouge pas, voilà que les ahuris de la politique s’en mêlent. Raccourci classique : ce sont les deux sociétés du cellulaire qui auraient distillé la rumeur pour, semble-t-il, se sucrer sur les factures des milliers d’idiots qui, ce jour-là, ont arrêté de travailler pour discuter de l’affaire… au téléphone. Ils ont trouvé ça tout seuls, les Sherlocks de l’Assemblée. Et faux-culs avec ça, parce qu’ils feignent d’oublier que les trois quarts de la facture sont rackettés par l’État qui n’a rien trouvé de mieux pour financer la mauvaise graisse de son administration. Mais tout est bien qui finit bien, le téléphone portable est ressuscité. À la maison, au bureau et jusque dans la rue, les quelques ringards qui se parlent encore face à face auront à nouveau le plaisir d’être coupés par le pépiement imbécile du petit appareil.
Encore heureux qu’au milieu de ce fatras de médiocrité, nous vienne de temps à autre une petite bouffée débile pour remettre à l’heure les pendules de la prétention. Par quoi donc étaient hantés samedi dernier les Libanais ? Par une épidémie de peste bubonique ? D’hépatite C ? Une débâcle financière suivie d’une plongée abyssale de la livre ? Ballepeau ! Le Libanais de...