Liban-Pologne- Sofia, nouvelle étape après Varsovie Berry dénonce les atermoiements d'Israël

Le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry a clôturé samedi sa visite officielle à Varsovie par une conférence de presse au cours de laquelle il s’est à nouveau dit pessimiste concernant la réalisation d’une paix juste et globale au Proche-Orient. M. Berry a imputé aux «atermoiements» de l’État hébreu la responsabilité du retard dans la relance des pourparlers. Sur le plan économique, il a souligné la nécessité de promouvoir les relations entre le Liban et la Pologne, et ce en incitant les ministères à Beyrouth à conclure un plus grand nombre de protocoles de coopération avec Varsovie. Le chef du Parlement a d’abord remercié les responsables polonais pour leur appui constant à l’application de la résolution 425. «Nous souhaitons que la Pologne joue un rôle dans la reprise des négociations de paix là où elles se sont arrêtées au niveau des deux volets libanais et syrien», a-t-il ajouté. En réponse à une question, M. Berry a indiqué que le Premier ministre israélien Ehud Barak avait été élu «pour faire la paix avec ses voisins arabes». «Mais depuis son accession au pouvoir, l’espoir d’un règlement ne fait que s’amenuiser alors que l’aviation et les forces ennemies ne cessent de s’en prendre aux civils libanais», a-t-il dit, avant de poursuivre : «Quand on sait que la campagne présidentielle commence aux États-Unis au mois de février prochain, il est évident que les atermoiements (israéliens) ne favorisent guère la réalisation de la paix. Nous devons donc être très prudents, sinon pessimistes à cet égard». Les relations économiques Par ailleurs, M. Berry a affirmé que «les relations économiques entre la Pologne et le Liban n’ont pas encore atteint le niveau requis». «En revanche, les relations politiques sont excellentes, a-t-il ajouté. De fait, le gouvernement polonais a toujours manifesté son appui aux droits des Arabes, à l’application de la résolution 425 en particulier, et il contribue également à l’action de la Finul au Liban-Sud». Le bilan en matière de commerce est loin d’être aussi satisfaisant. En effet, le chef du Parlement a relevé qu’en dépit de l’accord de coopération économique et commerciale conclu en 1994, le volume des échanges ne dépasse pas les 50 millions de dollars par an. «Cette situation est loin d’être le reflet exact de la grande amitié qui lie nos deux pays», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Lors de nos entretiens avec le président et le Premier ministre polonais, nous avons proposé la reprise des vols de la compagnie aérienne polonaise à destination de Beyrouth, arrêtés depuis un an. Nous avons également proposé l’augmentation du volume des investissements, sans compter le rôle que peuvent jouer les entreprises polonaises dans la reconstruction du Liban». «De son côté, a ajouté M. Berry, le Liban peut contribuer à la promotion des secteurs touristique et bancaire en Pologne. Mais à l’heure actuelle, nous ne sommes point satisfaits de la situation des échanges». Concrètement, le chef du Législatif affirme que le Parlement libanais est disposé à entériner tout accord de coopération que concluraient les ministres de l’Économie des deux pays, «d’autant que l’Assemblée nationale a déjà approuvé en 1994 un accord de coopération économique et commerciale dans tous les domaines». Hier dimanche, M. Berry et la délégation parlementaire qui l’accompagne, se sont rendus à Cracovie pour une visite touristique de quelques heures. Arrivés hier à Sofia, le président de l’Assemblée nationale et la délégation qui l’accompagne entameront aujourd’hui leur visite officielle en Bulgarie.