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Actualités - ANALYSE

Vie politique - La trêve profite aux loyalistes Les opposants résolus à se remettre en campagne

Les loyalistes soupirent d’aise. Comme le climat des débats en commissions sur l’enrichissement illicite le montre, leurs adversaires respectent le mot d’ordre de trêve lancé par les décideurs. Le Cabinet en profite pour reprendre des forces. Car il a subi des revers manifestes et se retrouve en état de faiblesse. Au point que les politiciens se demandent si le chef de l’État ne va pas devoir se porter, encore une fois, à la rescousse des 16 par des déclarations d’appui. Le président de la République confirmerait ainsi que c’est cette même équipe qui reste en charge de faire redémarrer la réforme, administrative et politique, bloquée depuis les «erreurs de casting» que le chef du gouvernement a publiquement reconnues. Il est possible aussi, ajoutent des observateurs avertis, que l’évolution régionale, en captant l’attention générale, neutralise la crise politique intérieure au profit du Cabinet. Pour le moment ce dernier bafouille. Il ne semble plus disposer de la majorité à la Chambre. Ainsi, il a perdu son match dans l’affaire des écoutes téléphoniques, son texte sur l’enrichissement illicite est caviardé par les députés. Et, surtout, il a dû ensuite retirer son important projet de décentralisation administrative. Qui constitue aussi, comme on s’en doute, un des volets de fond de la grande réforme des services publics. Tâtant le pouls de la Chambre, les spécialistes constatent qu’il se fébrilise de plus en plus et que le camp loyaliste s’étiole sévèrement. Au point qu’on se demande sérieusement si la volonté manifeste des décideurs de ne rien changer pour l’instant ainsi que le soutien loyal de Baabda n’ont pas sauvé un gouvernement à la dérive, qui normalement aurait dû sauter. Bien entendu, les opposants, sans se faire trop d’illusions vu la position des décideurs, souhaitent toujours un changement rapide. «Car, dit l’un de leurs ténors, il est dangereux pour la stabilité intérieure et pour l’autorité du pouvoir exécutif, qui après tout cristallise aux yeux de l’opinion la notion d’État, de garder en place une équipe gouvernementale aussi faible. Il y a des victoires que nous n’aimerions pas remporter : que ferait le pays si la Chambre mettait en charpie le projet de budget 2 000. Ou encore, ce qui est encore plus probable, si elle rejette ce projet de nouvelle loi électorale que les supermen en place n’arrivent toujours pas à élaborer… S’ils restent à la barre pour continuer à patauger dans leurs maladresses, il ne sera pas possible de continuer à les épargner et de respecter la trêve». Cette personnalité pense que «l’affaire de la levée de l’immunité parlementaire de M. Habib Hakim peut se terminer d’une manière qui ne soit pas conforme du tout aux vœux du gouvernement. Peut-être alors ce dernier comprendrait-il enfin le message et se résignerait-il à rendre de lui-même son tablier, ce qui serait sage. Le pays a en effet besoin d’un gouvernement solide pour gérer à la fois les risques inhérents à l’évolution régionale et l’organisation des prochaines législatives».
Les loyalistes soupirent d’aise. Comme le climat des débats en commissions sur l’enrichissement illicite le montre, leurs adversaires respectent le mot d’ordre de trêve lancé par les décideurs. Le Cabinet en profite pour reprendre des forces. Car il a subi des revers manifestes et se retrouve en état de faiblesse. Au point que les politiciens se demandent si le chef de l’État ne va...