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Actualités - CHRONOLOGIE

Partis politiques - Pugilat à Saïfi, suivie d'une perquisition policière Démarches pour un compromis inter-Kataëb

Les incidents qui se sont succédé depuis samedi dernier au siège du parti Kataëb ont abouti à la formation d’une commission d’enquête chargée de définir les responsabilités. Cette commission, présidée par le vice-président du parti M. Rachad Salamé, groupe six membres du bureau politique, MM. Georges Kassis, Ibrahim Richa, Nader Succar, Toni Hajj, Georges Jreige et Émile Eid. M. Salamé aurait, selon l’un des membres de la commission, suggéré une réunion avec M. Mounir Hajj, en vue de trouver un compromis à la crise. Ainsi, des démarches pour un compromis sont en cours. D’autre part, la section des enquêtes du parti s’est également réunie hier sous la présidence de son chef M. Pierre Haddad. Des sources proches du chef du parti M. Mounir Hajj ont révélé que la mission de la section des enquêtes est de procéder à des investigations sur les incidents survenus au siège du parti, alors que des sources proches des opposants affirment que la commission d’enquête cherchera à identifier les causes de ces incidents. Rappelons que le siège central du parti à Saïfi, dans le centre-ville, avait été, lundi soir, le théâtre d’un pugilat entre loyalistes et opposants à M. Hajj. Cinq étudiants avaient été blessés et des sources proches de la section estudiantine ont révélé qu’ils se préparaient à porter plainte «contre des inconnus qui se sont introduits au siège du parti». Une soixantaine d’étudiants de la section estudiantine s’étaient présentés au siège central du parti, brassards noirs aux bras, pour protester contre la plainte déposée par M. Hajj qui les accusait de fomenter «un complot » contre lui, ce qui avait mené à une intervention des FSI. La perquisition des locaux de la section estudiantine par les agents de l’ordre devait aboutir à la découverte de 4 grenades à main et d’une roquette de RPG datant de la guerre et complètement inutilisables, d’après le rapport de police. Pugilat généralisé Vers 15 heures 45, soit avec un retard de près de deux heures sur le début de la réunion du bureau politique, M. Hajj est arrivé à Saïfi, accompagné d’une soixantaine de personnes non inscrites au parti, ce qui a contribué à augmenter la tension. Au cours de la réunion du bureau politique, M. Hajj aurait tenté d’expliquer les raisons qui l’avaient incité à faire appel aux FSI samedi dernier, à savoir un complot fomenté contre lui, mais la majorité des participants devaient lui faire assumer la responsabilité de ce qui s’était passé et ont réclamé l’ouverture d’une enquête. Sorti pour annoncer le report de la réunion du conseil central, M. Hajj devait être pris à partie par les étudiants, ce qui a entraîné un pugilat généralisé. Certains des membres du bureau politique ont alors réclamé l’intervention des agents de l’ordre, mais M. Hajj s’y est fermement opposé. Une discussion devait s’ensuivre au cours de laquelle M. Hajj devait lancer un cendrier à la tête de l’un des membres du bureau politique, le Dr Antonio Khoury, qui lui réclamait de «retirer ses voyous ». L’ayant raté, M. Hajj a récidivé avec la base d’un microphone qui se trouvait devant lui. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les développements survenus ces derniers jours au sein du parti, le leader des Kataëb a dédramatisé les incidents, affirmant qu’ils n’avaient pas dépassé le cadre classique des divergences de vues entre responsables d’un même parti régi par des principes démocratiques. M. Hajj n’en a pas moins souligné que ces incidents ne sont pas isolés dans l’espace et dans le temps, en ce sens qu’ils sont les conséquences des séquelles des dernières élections qui l’ont porté à la présidence du parti à la suite du décès de Georges Saadé. L’adversaire de M. Hajj était alors M. Antoine Chader, appuyé par le vice-président du parti, M. Karim Pakradouni. «Les séquelles de ces élections pour la présidence du parti continuent de se faire ressentir jusqu’à présent dans la vie interne du parti, a notamment déclaré M. Hajj à L’Orient-Le Jour. La fraction qui a perdu ces élections n’a toujours pas accepté le résultat du scrutin. Le système démocratique n’implique pas simplement l’organisation d’élections, mais également l’acceptation du résultat des élections. Malheureusement, ce n’est pas le cas en ce qui nous concerne». M. Hajj reproche à ses détracteurs de «réagir et de se comporter uniquement en tant que fraction au sein du parti». «Dès qu’un problème est soulevé, ils (les adversaires de M. Hajj) ne le discutent pas sur des bases rationnelles et objectives, mais ils réagissent plutôt en tant que fraction rivale, a déclaré le leader des Kataëb. Tout le problème réside dans cette mentalité de clan ou de fraction». Appel à des élections anticipées Concernant sa décision de demander aux Forces de sécurité intérieure d’opérer une perquisition dans les bureaux de la section estudiantine Kataëb (au lieu que lui-même entreprenne de fouiller les bureaux en question pour s’assurer de la non-existence d’armes à feu), M. Hajj a déclaré : «Je suis entré en contact à cette fin avec le poste de gendarmerie de Gemmayzé et non pas avec un quelconque service de renseignements ou avec le commandement des FSI. En tout état de cause, il était de mon devoir d’agir de cette façon en tant que chef du parti qui représente les Kataëb auprès des autorités responsables. Je ne pouvais pas moi-même fouiller les bureaux pour m’assurer qu’il n’y avait pas d’explosifs ou d’armes parce que cette tâche incombe à l’État ». En conclusion, M. Hajj a souligné que des démarches sont en cours afin de rétablir la concorde au sein du parti. Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, le directeur de la radio La Voix du Liban et membre du bureau politique Simon Khazen a déclaré que M. Hajj «s’acquitte actuellement d’une dette électorale contractée envers (l’ancien président de la République) Amine Gemayel qui l’a aidé à accéder à la présidence du parti». Pour M. Khazen, M. Hajj aurait essayé à plusieurs reprises d’accorder des postes de responsabilité aux fidèles du président Gemayel. Cela, sans l’assentiment du bureau politique et surtout avant l’expiration du mandat des personnes occupant actuellement ces postes. M. Khazen a ajouté que M. Hajj avait lui-même contribué à la nomination de ces personnes, quand il faisait fonction de président intérimaire du parti durant la longue maladie de son prédécesseur, feu le Dr Georges Saadé. Commentant les récents incidents de Saïfi, M. Khazen a précisé que M. Hajj, en faisant appel aux FSI pour perquisitionner le siège du parti, avait outrepassé ses prérogatives en n’avisant pas le secrétaire général qui seul est habilité à le faire. Il a aussi insisté sur le fait que les FSI n’avaient forcé aucune porte lors de leur perquisition et attribué ces actes aux «hommes de M. Hajj qui sont, en fait, les hommes de Amine Gemayel ». Poursuivant son analyse, M. Khazen a indiqué que l’action de M. Hajj s’inscrit dans le cadre de sa future campagne électorale au Metn où il compte énormément sur l’appui du président Gemayel, sachant que le parti n’était nullement disposé à approuver sa candidature aux prochaines législatives. En fait, a-t-il précisé, «le parti appuierait la candidature du Dr Paul Gemayel pour le siège maronite et celle de M. Georges Kassis pour le siège melkite».
Les incidents qui se sont succédé depuis samedi dernier au siège du parti Kataëb ont abouti à la formation d’une commission d’enquête chargée de définir les responsabilités. Cette commission, présidée par le vice-président du parti M. Rachad Salamé, groupe six membres du bureau politique, MM. Georges Kassis, Ibrahim Richa, Nader Succar, Toni Hajj, Georges Jreige et Émile Eid. M....