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Actualités - OPINION

Encore et toujours du surplace

Faut-il encore s’étonner que l’Assemblée fasse toujours du surplace? Pourrait-il en être autrement, en effet, alors que le pays vit une situation politique totalement hybride ? Nous nous trouvons depuis quelques mois aux antipodes d’un système démocratique qui suppose normalement l’accession d’une majorité parlementaire au pouvoir. Or c’est l’opposition qui s’y trouve aujourd’hui, avec pour allié principal – mais ô combien fluctuant- le bloc Berry. Celui-ci occupe la fonction de l’arbitre que l’on courtise de toutes parts pour obtenir son soutien. On comprend mieux ainsi le retard mis dans l’élaboration de la loi électorale. L’adoption des grandes circonscriptions convenant parfaitement au tandem Berry-Hariri expert dans la manipulation des rouleaux- compresseurs en période d’élections, l’équipe Hoss a tenté de noyer le poisson en jouant le jeu de la démocratie consensuelle, consistant à mettre à contribution toutes les forces vives du pays dans la préparation de la loi électorale. Qui songerait à blâmer un gouvernement soucieux de préserver l’équilibre entre les différents pôles de la scène politique ? Sélim Hoss chercherait ainsi à trouver un compromis entre la petite et la grande circonscription sous prétexte de donner, autant que possible, satisfaction aux partisans des deux formules de découpage. En réalité, n’est-ce pas là le seul moyen pour le Cabinet actuel et le président Lahoud lui-même de son constituer un bloc plus ou moins consistant et homogène au sein de la Chambre ? Seulement voilà : il y a l’os Harri-Berry dont les intérêts se recoupent de toute évidence au niveau de la loi électorale. Concrètement, l’expérience parlementaire des dernières 48 heures a prouvé que dans les questions essentielles, le cabinet Hoss est loin de garantir un vote en sa faveur. La loi sur l’enrichissement illicite et la levée de l’immunité du député Habib Hakim ont été respectivement renvoyées en commissions, ou reportée sine die. Dans ces conditions, on comprend que les ailes du gouvernement se brisent dès lors qu’il tente de discréditer un bon nombre des élus de 96 à travers, par exemple, l’application de la loi sur l’enrichissement illicite… De ces deux ratés, on pourrait ainsi déduire que l’équipe au pouvoir ne parviendra jamais à faire voter une loi électorale remettant en question la survie de l’actuelle Assemblée… à moins, évidemment, que le Grand Frère n’en décide autrement.
Faut-il encore s’étonner que l’Assemblée fasse toujours du surplace? Pourrait-il en être autrement, en effet, alors que le pays vit une situation politique totalement hybride ? Nous nous trouvons depuis quelques mois aux antipodes d’un système démocratique qui suppose normalement l’accession d’une majorité parlementaire au pouvoir. Or c’est l’opposition qui s’y...