Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Loisirs - Pour la cinquième année consécutive, le club Thermique a organisé le festival de parapente Objets volants non identifiés aux Cèdres(photos)

Un étrange phénomène s’est produit aux Cèdres dimanche dernier. Le ciel était empli de curieux objets non seulement volants mais également difficilement identifiables. Après vérification, il semble bien que le club Thermique soit à l’origine de ce phénomène avec l’organisation pour la cinquième année consécutive du festival de parapente. Une certaine fébrilité régnait le week-end dernier aux Cèdres. Mais le compte à rebours avait en fait déjà débuté la semaine précédente pour les parapentistes. Pour quelques dizaines de personnes au Liban, la semaine était sortie du classique voiture, embouteillages, boulot, dodo. Leurs obligations remplies, une seconde occupation les accaparait. Une activité secrète, discrète. Quelques petits groupes s’étaient formés, se téléphonaient, prenaient les dernières nouvelles sur l’avancée des travaux : «Alors, tu fais quoi ce week-end, tu te déguises ?» «Je ne sais pas encore. Je n’ai pas encore eu le temps de faire quelques chose et je n’ai pas vraiment d’idée». Deux jours plus tard, un nouveau coup de fil : «Alors tu en es où. Moi j’ai eu une idée, aurais-tu de grandes plaques de polystyrènes ?» Et le mystère s’épaississait encore un peu. La solution était pourtant simple tous ces pilotes allaient participer au festival de parapente organisé par le club Thermique à l’image de la grande fête de Saint-Hilaire en France près de Grenoble : les pilotes doivent réaliser un déguisement pour eux et leur voile, visible de loin et effectuer un vol. Un jury les note et donne un classement final. La semaine de travail achevée, les pilotes laissent leurs soucis derrière eux et entament l’ascension de la route des Cèdres pour un week-end un peu particulier. Compte à rebours Vendredi soir. La plupart des participants sont déjà aux Cèdres, les coffres de leurs voitures bien plus pleins qu’à l’accoutumée. Discrètement, chacun en extrait d’étranges objets, plaques de carton, de polystyrènes, rouleaux de sacs poubelles. Et cela n’est que la partie visible de l’iceberg : autour de la voile de parapente, trônant comme il se doit au beau milieu du coffre, ciseaux, pinceaux, ballons, bonbons, trousses de maquillage, une multitude de petits accessoires viennent compléter la panoplie pour le moins inhabituelle de ces parapentistes. Samedi matin. Les pilotes effectuent leurs vols de manière tout à fait normale. A un détail prêt cependant. Plusieurs d’entre eux réalisent de grands virages dans le ciel, travaillent les arabesques au-dessus du terrain; d’autres se concentrent sur leur précision d’atterrissage, visant obstinément un satané tapis rouge et vert. L’après-midi, les vols sont beaucoup plus rares. Les parapentistes semblent avoir disparu des Cèdres. Pas tout à fait. En cherchant un peu, on les trouve dans les chambres d’hôtel, dans les chalets, ou encore aux terrasses des restaurants appartenant à deux sœurs, repères des déjeuners et dîners des parapentistes. Ils paraissent tous affairés. Quel que soit le lieu, le sol est jonché de morceaux multicolores de papiers, de cartons, de tissus ou de plastique. Découpages, pliages, peinture, ils travaillaient tous, essayant de préserver leur «œuvre» du regard des autres. Samedi soir. Parapentistes et spectateurs se retrouvent pour une grande fête autour d’un immeuse feu de camp organisé en collaboration avec le Music Show de John Saad diffusé sur MTV. La soirée terminée, alors que la plupart des gens retrouvent leur lit, certains parapentistes ont encore du travail. Le découpage, collage, assemblage n’est pas fini. Après quelques heures de travail, ils peuvent enfin s’effondrer sur leur lit pour une courte nuit avant la grande journée de dimanche. Le bal est ouvert ! Dimanche matin, neuf heures. Le tapis du décollage prend des allures de film de Walt Disney. Des personnages hallucinants et hors du temps s’y affairent dans un étrange ballet. D’un côté, on étale la voile de parapente. De l’autre, on finit de peindre un déguisement, on ajuste une longue traîne à la sellette (siège qui s’accroche à la voile), on fignole la décoration d’un casque. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les formes, de tous les genres, une véritable cour des miracles volante. Neuf heures et demie, dix heures... Le vent reste arrière ou travers, décollage impossible. Plusieurs parapentistes sont prêts à partir mais sont contraints d’attendre. Le comble de la malchance serait que les conditions ne soient pas volables. Dix heures et quart, le vent se stabilise enfin de face. Ca y est, le bal est ouvert. Après un décollage un peu particulier en raison d’une course rendue aléatoire par un déguisement de soucoupe spatiale, le premier des vingt candidats quitte le sol. Applaudissements frénétiques sur le décollage. Le cinquième festival de parapente organisé aux Cèdres par le club Thermique est ouvert ! L’enchaînement des décollages commence. Un duo de «bonshommes de vent» s’élance pour un grand ballet aérien, puis une méduse géante, un diable, un gros nuage, un cupidon, un avion, une chauve-souris aux allures de Batman, un cerf-volant, un Père Noël, un grand gâteau d’anniversaire, un surfeur des airs... Il y a de tout, et tout décolle. Au sol, un grand nombre de spectateurs, les yeux au ciel, apprécie le ballet qu’on lui propose. Au sol également, le jury. Sous la direction de Ziad Bassil, parapentiste chevronné, quatre personnes dont deux parapentistes et deux femmes choisies au hasard dans le public sont chargées d’attribuer les points aux pilotes. L’impression en vol est notée sur 15 points, et la précision d’atterrissage sur 5 points. L’impression en vol dépend surtout de la nature du costume réalisé par le parapentiste. Le costume doit être visible de loin et adapté à un vol en parapente. La précision d’atterrissage consiste à terminer la descente non loin de la cible et surtout assez près du jury. Les vols s’enchaînent, tous plus beaux les uns que les autres. Le gâteau géant largue des ballons dans les airs, le cerf-volant des bonbons. Raja Saadé, directeur de l’école, en biplace avec Nadine déguisés en jeunes mariés- un rôle qu’ils tiennent aussi bien à la scène que récemment à la ville- lancent des confettis. Scores serrés Certains atterrissages sont parfaits tels le surfeur des airs qui se pose tout en douceur la planche toujours aux pieds, ou l’avion qui donne l’impression de finir son vol sur une piste d’atterrissage classique. Quant au pilote déguisé sur le thème des quatre saisons, l’atterrissage est parfait : en plein sur la cible. Tous les participants ayant réalisé leur vol, le jury rend son verdict. Les scores sont très serrés, les dix premiers ne sont départagés que par des demi-points. Le premier avec 93 points est l’avion de Teddy Sassine. Le jury a ainsi récompensé un travail évident et conséquent de réalisation du déguisement et un vol parfait rendu plus difficile pour le pilote par la carlingue qui l’entourait. Le second avec 87,5 points est Omar Abbas déguisé (les quatre saisons, c’est lui), et le troisième Habib Hajj, le gâteau géant avec 87 points. Les gagnants reçoivent une plaque en bois de cèdre sur laquelle est inscrit leur palmarès. L’année précédente, des lots de valeur avaient été attribués, tels un voyage à Olüdeniz en Turquie, grand site de parapente, une combinaison de vol ou encore une sellette. Mais par manque de sponsors dans un contexte économique morose, le club a décidé d’attribuer des lots symboliques, cela ne gâchant rien, tout au contraire, à l’esprit de la fête. Le club Thermique a ainsi célébré la fin de l’été comme le souhaite Raja, sur une note de gaîté, et ce malgré un accident dont a été victime un pilote qui heureusement se remet très bien de sa mésaventure. La grande famille du parapente continuera de colorer le ciel libanais durant l’hiver mais cette fois-ci dans des tenues moins exubérantes. D’ores et déjà, rendez-vous est pris pour l’année prochaine pour un nouveau festival.
Un étrange phénomène s’est produit aux Cèdres dimanche dernier. Le ciel était empli de curieux objets non seulement volants mais également difficilement identifiables. Après vérification, il semble bien que le club Thermique soit à l’origine de ce phénomène avec l’organisation pour la cinquième année consécutive du festival de parapente. Une certaine fébrilité régnait le...