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Actualités - CHRONOLOGIE

Liberté d'expression - Après Marcel Khalifé, les artistes de Aïn el-Mreissé L'exposition de Manara provoque la colère des islamistes

Après une chanson de Marcel Khalifé, c’était jeudi le tour de la corniche de Manara de provoquer la colère de certains islamistes. Au cœur du scandale : des sculptures jugées obscènes et certaines inscriptions considérées comme une insulte à la religion. Des fidèles de la mosquée de Aïn el-Mreïssé se sont insurgés ainsi jeudi soir contre une exposition de sculptures sur la corniche du bord de mer, organisée par l’association Formes et couleurs (l’Association libanaise des arts plastiques), dans le cadre du festival La corniche 1999. Les pièces incriminées étant placées au bord de la mer face à une mosquée tenue par un groupe intégriste sunnite relevant des soufistes qui font actuellement beaucoup parler d’eux, les contestataires ont protesté, menaçant les exposants, à travers le moukhtar du quartier Sami Siblini, des foudres du ciel. Quatre éléments ont provoqué l’ire des islamistes : une Vénus aux formes jugées trop voluptueuses, une inscription au bas d’une sculpture considérée sacrilège parce qu’elle associe un objet à l’éternité dont seul Dieu a le privilège, la projection d’un film tourné sur la corniche même, diffusé sur écran géant et montrant des images «obscènes» et une sculpture de Tony Chacar parodiant les monuments érigés un peu partout dans le pays. Après la prière du matin, les contestataires ont surgi de la mosquée toute proche, inondant le moukhtar de menaces diverses et réclamant le retrait des objets «scandaleux, car même s’ils ne sont pas dressés face à la mosquée, les “croyants” peuvent les voir en se rendant à la prière», auraient-ils déclaré au moukhtar. Ne voulant pas d’histoires, Sami Siblini, cité par l’AFP, aurait demandé aux organisateurs du festival de céder à ces demandes. Mais si Nelly Chémali, auteur de la spirale en sel portant l’inscription : «Nous sommes des parcelles d’éternité» a modifié son inscription, la statuette de Vénus est restée à sa place, ainsi que l’écran géant projetant les films d’Akram Zaatari. Le moukhtar a alors conseillé à l’organisatrice de l’exposition Mme Christine Tohmé de demander une protection des autorités et la statuette de Vénus est désormais gardée par les gendarmes.
Après une chanson de Marcel Khalifé, c’était jeudi le tour de la corniche de Manara de provoquer la colère de certains islamistes. Au cœur du scandale : des sculptures jugées obscènes et certaines inscriptions considérées comme une insulte à la religion. Des fidèles de la mosquée de Aïn el-Mreïssé se sont insurgés ainsi jeudi soir contre une exposition de sculptures...