Bkerké - Salah Haraké délégué de Berry auprès du patriarche Sfeir pour la petite circonscription électorale

Le patriarche maronite est favorable au choix du caza comme circonscription électorale, a annoncé hier le député Salah Haraké, qui a été reçu à Bkerké par le chef de l’Église maronite. Toutefois, le patriarche Sfeir n’aurait pas d’objection à l’adoption du mohafazat, à condition que cette règle soit générale, et que le Mont-Liban n’y fasse pas exception, a ajouté le parlementaire, dont les propos sont rapportés par les agences. M. Haraké a été délégué par M. Nabih Berry, président de l’Assemblée nationale, pour recueillir l’avis du chef de l’Église maronite au sujet d’une question sensible, qui se trouve au cœur de la vie nationale en ce moment. À l’issue de l’audience que lui a accordée le cardinal Sfeir, M. Haraké a déclaré : «Nous avons recueilli l’avis de sa béatitude au sujet des questions politiques internes de l’heure, et nous avons constaté chez lui le souci constant de l’intérêt public et national. Sa béatitude a insisté sur la nécessité de l’existence de partis nationaux susceptibles de développer le travail politique. J’ai transmis au patriarche les salutations du président Nabih Berry, et j’informerai ce dernier de la teneur des entretiens que je viens d’avoir aujourd’hui». «Au sujet de la loi électorale, a poursuivi M. Haraké, le patriarche est favorable au principe de l’égalité devant la loi, et accorde sa préférence à la petite circonscription, c’est à dire au caza. Toutefois, il n’a pas d’objection à ce que le mohafazat soit retenu comme circonscription, à condition que cette règle s’applique également au Mont-Liban». Le parlementaire a enfin souligné que le patriarche estime «injustifié» le retard dans la promulgation de la nouvelle loi électorale, et ajoute que «la balle est en ce moment dans le camp du gouvernement». M. Haraké a ajouté, pour sa part, qu’il attend la parution de cette loi «dans les prochains mois». Il a enchaîné en affirmant qu’il regrette que «le discours politique soit tombé au niveau auquel il est parvenu en ce moment», assurant que «tout comme certaines erreurs du gouvernement nuisent à ce dernier, d’autres du même type font du tort à l’opposition». Par ailleurs, le chef de l’Église maronite a reçu l’ancien député Mamdouh Abdallah. Dans une déclaration incendiaire qui a suivi l’audience, ce dernier a déclaré : «Ne faisons plus commerce de l’intégration nationale, pour servir d’étroits intérêts. L’adoption du mohafazat comme circonscription électorale est une hérésie sur le plan démocratique. Le scrutin à deux tours est une plaisanterie qui ne trompe personne. Si l’on veut être rigoureux, il faut faire ce que les pays du monde libre et démocratique ont fait, et adopter le scrutin uninominal qui, seul, assure une représentation populaire authentique. L’adoption du caza, elle, serait un moindre mal». Notons que le chef de l’Église maronite a notamment reçu hier l’ancien ministre César Nasr et, dans l’après-midi, les membres de la famille de Chafic Rajiha, le sacristain tué dimanche dans l’explosion d’une sacoche piégée, dans une église de Dékouané. Le patriarche Sfeir préside aujourd’hui la réunion mensuelle de l’assemblée des évêques maronites.