Vie politique - Le chef du Parlement met en garde contre les visées israéliennes sur l'eau Berry tente de désamorcer la crise (photos)

Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, est intervenu durant le week-end pour tenter de désamorcer la tension sur le plan politique, après la reprise de la polémique entre le pouvoir et l’opposition. Il a indirectement appelé les deux parties à la retenue, minimisant l’importance du conflit qui les oppose relativement aux menaces qui pèsent, selon lui, sur le Liban-Sud. Il a en outre plaidé en faveur du dialogue. «À croire qu’il n’y a rien d’autre que les injures et les insultes… Personne d’entre eux ne semble entendre le grondement des avions (israéliens) au Liban-Sud, bien qu’il couvre leurs propos», a déclaré M. Berry, samedi, à Msayleh, devant une délégation des conseils municipaux et des moukhtars de la région de Jezzine et de l’est de Saïda. M. Berry a ainsi réagi à la violente attaque du ministre des P et T, M. Issam Naaman, vendredi, contre les députés Bahiya Hariri, Ahmed Fatfat et Mohsen Dalloul qui l’avaient auparavant pris à partie. M. Fatfat avait notamment accusé le ministre de «recevoir des aides directes de Yasser Arafat», le chef de l’Autorité palestinienne. M. Naaman avait mis au défi le député de communiquer au parquet les informations et les preuves qu’il pourrait détenir, égratignant au passage le chef du Parlement en estimant qu’il «se montre très soucieux ces temps-ci de la réputation de la Chambre». M. Berry n’a pas commenté ce point, mais aussi bien devant ses visiteurs à Msayleh que dans l’allocution qu’il a prononcée plus tard dans la journée, lors de la cérémonie d’inauguration d’une nouvelle école publique à Bazourieh (Liban-Sud), il a plaidé en faveur d’un «rassemblement des Libanais autour des constantes nationales». Selon lui, «seules les questions inhérentes au dossier du Liban-Sud sont susceptibles de constituer un dénominateur commun». «Il suffit de quitter ce cadre pour constater les divergences», a-t-il ajouté, mettant en garde contre «les tentatives de division du pays». «Nous sommes sortis d’une guerre de discorde, d’une guerre confessionnelle et ce dont nous avons besoin, c’est d’un remède qui renforce l’unité», a déclaré M. Berry avant d’enchaîner sur la question des élections législatives. Selon lui, «l’appel en faveur de grandes circonscriptions électorales n’a pas pour but d’instaurer une quelconque hégémonie». Le président de l’Assemblée nationale a rappelé dans ce cadre les efforts «que nous avons déployés pour assurer l’infrastructure aux habitants du Liban-Sud, leur permettre de résister et pour assurer le retour dans leurs foyers des déplacés des villages de l’Est de Saïda avant que l’État ne puisse assurer une présence dans cette région». Dans l’allocution qu’il a prononcée à Bazourieh, M. Berry a insisté sur le fait qu’«en dépit de tout le bavardage – par ailleurs déplorable –, les Libanais, toutes tendances confondues, confirment leur volonté de consolider le projet d’édification de l’État» de droit. Selon lui, le pouvoir et l’opposition «doivent agir avec pondération, étant donné la nécessité de faire face aux défis imposés au pays dans le cadre (d’un éventuel règlement du dossier) du Liban-Sud». Le président de la Chambre a par ailleurs mis l’accent sur le fait que l’État hébreu convoite les ressources hydrauliques du Liban et de la région, estimant que les visées israéliennes dans ce domaine portent essentiellement sur le lac connu sous le nom de mer de Galilée. M. Berry a fait état de plusieurs études israéliennes sur la gestion de ce lac, publiées il y a quelques semaines. Selon lui, le lac, dont le quart se trouve en territoire libanais, assure en permanence une moyenne de 610 millions de mètres cubes d’eau par an après l’évaporation de près de 250 millions de mètres cubes. M. Berry a expliqué que 500 millions de mètres cubes des eaux du lac sont assurés par le Jourdain, le Hasbani, les rivières Dan et Banias, contre 300 millions de mètres cubes par les ruisseaux du Jourdain et 100 millions de mètres cubes par les eaux de pluie. Selon M. Berry, l’importance de ce lac réside dans le fait que son eau est potable et qu’elle est idéale pour l’irrigation.