La situation frise la cote d'alerte, selon Beyrouth

La diplomatie libanaise déterminera incessamment le genre de réaction qu’il lui faut manifester à l’égard de l’escalade israélienne sur le terrain au Sud. Deux options sont envisagées : une note explicative détaillant à l’adresse du Conseil de sécurité de l’Onu les récentes agressions israéliennes, ou une plainte en bonne et due forme devant la même instance. À Beyrouth, on estime que la situation au Sud comme dans la Békaa-Ouest frise la cote d’alerte, qu’elle déborde déjà le cadre, assez peu efficace du reste, du comité de surveillance et que Washington doit, avec le concours de Paris, peser de tout son poids pour réfréner l’agressivité israélienne. En réalité, les Américains ont commencé par demander à Beyrouth de tenter de calmer le jeu en indiquant qu’ils sont disposés à relancer Tel-Aviv dans la même optique. Washington estime qu’un minimum de stabilité est nécessaire sur le terrain pour faciliter la reprise des négociations de paix. Pour les diplomates locaux, il est clair qu’à travers l’escalade au Liban-Sud, Israël adresse un message de pression et d’intimidation à Damas après l’échec des premières tractations pour la reprise des pourparlers. La deuxième raison de cette dégradation est que les Israéliens tentent de prendre leur revanche sur la Résistance après les pertes qu’elle leur a fait subir ces derniers temps.