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Actualités - REPORTAGES

Processus de paix - Chirac et Barak font assaut d'amabilités Israël rectifie le tir et réhabilite le rôle de la France et de l'UE

Quelques heures à peine après avoir jeté un froid sur les espoirs français de médiation avec la Syrie, Israël, par la bouche de son Premier ministre, a rectifié le tir et souligné l’importance du rôle de la France et plus généralement de l’Union européenne dans le processus de paix. Le long tête-à-tête qui a réuni hier à l’Élysée Jacques Chirac et Ehud Barak aura permis au chef de l’État français de définir avec plus de précision le rôle qu’entend jouer Paris dans la relance du processus de paix, tout en atténuant les réticences de l’État hébreu face à l’intervention franco-européenne dans le conflit du Proche-Orient. En répondant aux questions des journalistes à l’issue de leur réunion, MM. Chirac et Barak ont exprimé leur satisfaction mutuelle pour le climat qui a marqué leur entretien, le chef de l’Élysée allant jusqu’à qualifier son hôte d’ami, et ce dernier rendant hommage au président français et à sa profonde connaissance du terrain, des hommes et du problème israélo-arabe. Mais au-delà des questions-réponses notées hier et de l’activité déployée depuis quelques jours à Paris pour amorcer le seul dialogue israélo-arabe encore inexistant, à savoir les pourparlers israélo-syro-libanais, on ne voit pas encore comment les politiques américaine et française – cette dernière se voulant européenne – pourront se conjuguer pour faire avancer le processus. Toujours est-il que devant les journalistes, c’est le président Chirac qui a donné le ton en soulignant l’engagement de M. Barak à faire tout son possible pour réaliser la paix israélo-arabe dans un délai d’un an. Il a ensuite indiqué que l’entretien a porté sur des questions bilatérales que les parties française et israélienne désirent «renforcer encore dans un climat de confiance renouvelé». «Après mon entretien avec le Premier ministre, je suis nettement plus optimiste qu’avant», a conclu le chef de l’État français qui a ensuite cédé le micro à M. Barak. Les trois volets Le chef du gouvernement israélien a qualifié sa réunion avec M. Chirac de «profonde, enrichissante et très fertile». Il a ajouté que la discussion a porté sur les trois volets, à savoir le volet palestinien avec, bien entendu, les accords de Charm el-Cheikh, le volet syrien «où nous recherchons, a dit M. Barak, la formule qui permettrait un renouveau dans les négociations» et le volet libanais qui «comme nous le savons, a précisé le Premier ministre israélien, est très cher au cœur des Français, traditionnellement et historiquement». Et M. Barak de poursuivre : «La discussion avec le président Chirac nous a permis d’exprimer notre désir profond de renforcer évidemment la sécurité d’Israël». M. Barak a qualifié ensuite la réunion à l’Élysée «d’occasion historique et importante pour arriver à une paix des braves au Proche-Orient et de parvenir à la fin du conflit entre Israël et ses voisins immédiats». «J’ai trouvé en la personne du président Chirac, a encore dit le Premier ministre israélien, un partenaire, une personne connaissant profondément et comprenant parfaitement la situation de la région, ses problèmes, ainsi que les personnalités concernées dans ce conflit». M. Barak s’est déclaré «convaincu qu’Israël pouvait obtenir un accord avec la Syrie dans les douze à quinze mois à venir», notant toutefois que «l’application» d’un tel accord pourrait prendre plus longtemps. Il a affirmé qu’il n’y avait pas de «contacts officieux avec la Syrie, mais des tentatives pour essayer de renouer le dialogue». M. Barak a confirmé la volonté d’Israël de se retirer, en juillet 2000, de la zone de sécurité qu’il occupe au Liban-Sud, dans le cadre d’un accord avec la Syrie et le Liban. À cette date, «l’armée israélienne assurera sa sécurité à partir de la frontière internationale». Il s’est déclaré «persuadé que la France va jouer un rôle et aura une influence de bonne volonté» sur le volet syro-libanais du processus de paix. «La France et l’Europe, a insisté Ehud Barak, peuvent beaucoup apporter pour la reprise d’un dialogue réel en ce qui concerne le volet syro-libanais». MM. Chirac et Barak ont tous deux affirmé que le président français n’était pas porteur d’un message de son homologue syrien Hafez el-Assad, et que le Premier ministre israélien n’avait pas transmis de message à M. Assad par l’intermédiaire de M. Chirac. Le président français a reçu samedi un message de M. Assad, remis par le chef de la diplomatie syrienne Farouk al-Chareh. Après un dîner mercredi à l’Élysée avec Jacques Chirac, Ehud Barak devra s’entretenir ce matin avec le Premier ministre français, Lionel Jospin, lors d’un petit déjeuner de travail. Il recevra ensuite une délégation du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avant de regagner son pays.
Quelques heures à peine après avoir jeté un froid sur les espoirs français de médiation avec la Syrie, Israël, par la bouche de son Premier ministre, a rectifié le tir et souligné l’importance du rôle de la France et plus généralement de l’Union européenne dans le processus de paix. Le long tête-à-tête qui a réuni hier à l’Élysée Jacques Chirac et Ehud Barak aura permis...