Joumblatt dénonce l'oppression de l'Etat

Le leader du Parti socialiste progressiste, M. Walid Joumblatt, et l’émir Talal Arslane, ont tenu hier soir, comme prévu, une réunion à Baakline, au domicile de M. Tarek Hamadé. La rencontre a été axée essentiellement sur l’affaire de la nomination d’un nouveau cheikh Akl et sur certaines questions en rapport avec la gestion des wakfs druzes. Par ailleurs, M. Joumblatt a parrainé hier soir une cérémonie organisée à Aïn Zhalta à l’occasion du 31e anniversaire de la fondation de l’association des scouts du PSP. Dans son allocution, le leader socialiste s’en est pris violemment à l’État, soulignant que «seule la société civile, en l’occurrence les associations de scouts, les syndicats, les sociétés de bienfaisance et les associations de défense de l’environnement, peut préserver le citoyen de l’oppression de l’État». «Cela est d’autant plus vrai, a déclaré M. Joumblatt, que nous vivons à l’ombre d’un État qui n’a pas de projet politique ni de projet social ou économique. Son seul projet revêt un caractère sécuritaire et de renseignements stupide». Et le leader du PSP de poursuivre : «Demain, nous ferons face à un grand défi après le retrait israélien du Sud. Nous signerons évidemment ce que l’on qualifie de paix. Nous devons prendre garde contre ce qui viendra après cette signature, à savoir la philosophie de paix entre les peuples (…). Lorsque tout le territoire palestinien sera libéré, lorsque tous les réfugiés auront regagné leurs foyers, lorsque l’État sioniste et raciste aura été aboli, nous accepterons alors, au bout de plusieurs générations, la philosophie de paix avec le peuple juif, en dehors du cadre sioniste». M. Joumblatt a dénoncé sur ce plan, d’une manière à peine voilée, la cérémonie qui aura lieu demain, mercredi, à Jbeil dans le cadre de la proclamation de l’an 2000 «année internationale de la culture de la paix», à l’initiative de l’Unesco.