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Actualités - REPORTAGES

Le festival"Videobrasil" à Beyrouth La force narrative de la vidéo(photos)

Au programme d’Ayloul, trois soirées (7, 8 et 9 septembre) ont été consacrées à Videobrasil, un festival créé en 1982 qui sélectionne les œuvres vidéo d’artistes internationaux. Deux vidéastes brésiliens, Eder Santos et Carlos Nader, étaient invités pour présenter leurs films, Tumitinhas, Framed from Curtains (A Video Letter from Hong Kong), Jana Ba et Europa pour le premier, Carlos Nader et The End of the Trip pour le second. «La vidéo, c’est comme avoir une palette et une toile : tout est là, sous la main. La simplicité même». Eder Santos découvre la vidéo en 1983, année où il monte, avec cinq collaborateurs, un groupe de production indépendant, «In Video Company». Il connaît rapidement le succès en 1984, avec Interferences, qui obtient le prix de la meilleure vidéo VHS expérimentale de Videobrasil. «Un de mes premiers films s’appelait Special Defects (traduction approchante : effets non-spéciaux), qui relevait tous les petits détails qu’on ne remarque pas quand on regarde la télévision. Je me suis intéressé à la façon dont on reçoit la culture, étrangère ou non, au Brésil. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à travailler avec les sous-titres et la poésie», souligne Eder Santos. Tumitinhas, présenté l’année dernière à Videobrasil et que le public d’Ayloul a pu découvrir il y a quelques jours, est inspiré d’un poème de Sandra Pennas. «Je considère la poésie comme faisant partie intégrante de l’image», précise le vidéaste brésilien. Framed from Curtains est le dernier film d’Eder Santos, présenté à Ayloul en avant-première. Le professionnalisme est évident : de la réalisation au montage, il a tout effectué à partir de son seul ordinateur, pour un résultat vraiment probant. «Je crois à la force narrative de la vidéo. Il y a cinq ans, avec l’apparition de nouvelles techniques et surtout du multimédia, on pensait que son temps était passé. Or, c’est plutôt le contraire, et rien n’est plus agréable que ces projections dans des salles de cinéma». Un journal intime Carlos Nader affiche un profil bas : «La vidéo est plus intelligente que moi». Le vidéaste brésilien d’origine libanaise se laisse guider par l’image ou le thème qui l’attirent. «D’une certaine manière, le film existe déjà par lui-même», affirme-t-il. Cette sorte de passivité est cependant maîtrisée, presque voulue : «Lorsque je filme, je n’aime pas penser : je le fais après. Je redoute mon esprit critique, trop critique», dit-il en souriant. Ses études dans un lycée franco-brésilien lui ont donné une «pensée cartésienne», comme il la qualifie lui-même. Et lorsqu’il a voulu la mettre en application, le résultat l’a étonné : «L’idée de The End of the Trip était d’interroger des camionneurs brésiliens sur le sens de la vie. Des questions “cartésiennes”, en clair. Ce film est en fait comme un enfant autiste, difficile à comprendre…». Quant à Carlos Nader, le vidéaste le présente comme un «journal intime», rempli d’images personnelles, qu’il a mis deux ans à monter. Ce film commence sur un gros plan de Carlos, qui annonce très solennellement qu’il va confier son plus grand secret. Mais au moment fatidique, sa voix est couverte par d’autres sons. «En fait, je ne disais rien, se souvient en souriant l’intéressé, mais un journal de San Paolo a montré la cassette à des sourds-muets pour décrypter mon “secret”…» Le point de départ de cette autobiographie est l’altérité et la recherche de ses racines, mais aussi de sa propre identité : «Le peuple brésilien est très narcissique : il aime se trouver face à une caméra. J’en ai profité pour le confronter à un autre individu que lui-même». La vidéo est pour Carlos Nader «plus accessible». Selon lui, elle permet une «relation plus immédiate avec la personne qui vous parle, sans l’entremise, parfois intimidante, d’une équipe». Rendez-vous l’année prochaine. Annulation La pièce À la recherche d’Aïda de Jalila Bakkar qui devait être présentée dans le cadre du Festival d’ Ayloul, ce soir, au Lycée Abdelkader est annulée, la troupe Familia n’ayant pu arriver à temps à Beyrouth.
Au programme d’Ayloul, trois soirées (7, 8 et 9 septembre) ont été consacrées à Videobrasil, un festival créé en 1982 qui sélectionne les œuvres vidéo d’artistes internationaux. Deux vidéastes brésiliens, Eder Santos et Carlos Nader, étaient invités pour présenter leurs films, Tumitinhas, Framed from Curtains (A Video Letter from Hong Kong), Jana Ba et Europa pour le...