Obus à fléchettes : une arme israélienne dévastatrice pour les civils

Les obus à fléchettes, une arme dévastatrice pour les civils périodiquement utilisée par l’armée israélienne au Liban-Sud, font «indirectement» partie de la catégorie des armes prohibées, a indiqué hier la Finul. Un officier a précisé que les obus à fléchettes n’étaient pas cités expressément dans les textes des conventions internationales relatives aux armes prohibées. «Mais le fait qu’ils ne ciblent pas un objectif bien délimité mais couvrent un important périmètre, causant d’importants dommages y compris civils, les font inclure indirectement dans la catégorie des armes prohibées», a-t-il indiqué. L’obus de 120 mm est tiré par des canons de chars. Un obus contient huit à douze mille fléchettes en acier de 5 cm de long chacun. L’obus éclate à 500 mètres d’altitude et les fléchettes pleuvent sur une surface d’environ un kilomètre carré. Un Casque bleu norvégien de la Finul, Hagen Cormbjor Nar, avait été tué en 1993 au Liban-Sud après avoir été atteint à la tête par une de ces fléchettes. «Nous avions alors protesté par le biais du comité de liaison Israël-Finul. L’armée israélienne a marqué un temps d’arrêt, mais a recours périodiquement à cette arme», a indiqué l’officier de la Finul. Dans de nombreux cas, ce sont des civils libanais qui en sont victimes, a précisé cet officier, citant plusieurs exemples. En 1995, un obus à fléchettes a éclaté au dessus d’un champ à Qabrikha, un village de l’est de Tyr, que la famille Mansour était en train de labourer. Un jeune homme de 22 ans avait été tué, son père et son frère blessés. Début 1998, Joumana Rachid, sept ans, avait été tuée par cette arme et son père blessé alors qu’ils se trouvaient à la porte de leur maison dans cette même région, située hors de la zone occupée par Israël. Plus récemment, en mai dernier, deux ouvriers de l’Office des eaux, Assaad Banjak et Naji Rida ont été blessés dans les vergers de Mansouri.