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Actualités - REPORTAGES

Au Goethe Institut, Manara Amal Saadé installe la maison de ses ancêtres(photos)

Dans le cadre d’Ayloul, une installation montée au Goethe Institut par Amal Saadé. Avec quelques éléments chargés de symboles – un lit, un tas de sable, des vêtements, un article de journal et des projections vidéo –l’artiste a construit une exposition qui tourne autour de la maison de ses ancêtres à Laylaké, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Le «home sweet home» familial est occupé, depuis les années 80, par des réfugiés palestiniens ainsi que par des gens de Baalbeck. Amal Saadé entend, de par son travail, transmettre un message politique tout en exorcisant ses propres obsessions. L’artiste a déjà présenté une partie de cette installation à Melbourne, en Australie, où elle a passé deux mois dans le cadre d’une bourse d’études. L’installation audiovisuelle se présente comme suit : sur trois écrans géants sont projetées les trois différentes façades de la maison. L’artiste en a filmé chaque coin deux heures durant. Les bruits et sons de la ville sont également enregistrés. L’installation représente une chambre de la maison. Sur un lit surélevé, recouvert de terre, un drap blanc brodé en dentelle par la grand-mère de l’artiste. «Ma grand-mère avait préparé son trousseau qu’elle a apporté avec elle quand elle s’était installée dans la maison». Sur une tringle sont accrochés quelques vêtements qui font également partie du trousseau ancestral. «Je les ai retrouvés l’année dernière chez une tante», note Amal Saadé. Le message politique soulève les questions de l’occupation, de la violation des territoires. «Le quartier de Laylaké est assez sinistré. Il s’agit de la seule région où les occupants illégaux sont toujours là. Sa situation ressemble à celle du pays. D’où le lien avec le troisième volet de l’installation». Accroché au mur, un article du quotidien An-Nahar dénonce le vol, par l’occupation israélienne, de la terre libanaise. Agrandi et reproduit sur du papier plastifié, l’article se présente dans le cadre entier du journal. «Cet article m’a très touchée. C’est très symbolique. Non seulement ils occupent le sol mais en plus ils en viennent à le voler matériellement». déclare Amal Saadé. Sur le plancher même de la salle d’exposition, un gros tas de sable trône devant l’article. Cette terre a été rapportée de Laylaké. «J’ai pensé que si je l’arrose tous les jours, il y aura peut-être un peu de verdure», sourit-elle. Et d’ajouter : «D’ailleurs, tous les conflits sont des résultats de disputes sur la terre». «Laylaké ressemblait à un village, reprend l’artiste, les habitants vivaient dans ces belles maisons typiques , ils cultivaient la terre. Aujourd’hui, la plupart des maisons, touchées par les bombardements israéliens, tombent en ruines. D’autre part, ces hideuses constructions en béton ont envahi le paysage». Afin de sensibiliser le public à ces questions d’occupation et d’urbanisme, l’artiste organise un tour guidé dans le quartier de Laylaké le lundi 13 septembre. Rendez-vous à 10h, au Goethe Institut.
Dans le cadre d’Ayloul, une installation montée au Goethe Institut par Amal Saadé. Avec quelques éléments chargés de symboles – un lit, un tas de sable, des vêtements, un article de journal et des projections vidéo –l’artiste a construit une exposition qui tourne autour de la maison de ses ancêtres à Laylaké, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Le «home sweet home» familial est...