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Actualités - REPORTAGES

Festival Ayloul - Please Help Yourself de l'Allemand Yan Pusch au Centre culturel russe Au coeur de la danse(photos)

Premier spectacle de danse, dans le cadre d’Ayloul, «Please Help Yourself» de Yan Pusch est une création originale. Récompensé au Festival de Stuttgart, au printemps dernier, ce solo de danse parlée, interprété avec conviction par Fiona Gordon, a été un petit moment de légèreté et de drôlerie. Deux petites soirées au Centre culturel russe et puis s’en sont allés. Un micro et une chaise pour tout décor. Avec «Please Help Yourself», nous sommes au cœur de la danse, dans ce moment décisif où l’artiste conçoit son projet, se pose les questions qui vont le conduire à le concrétiser. Yan Pusch, le chorégraphe allemand, et Fiona Gordon, la danseuse anglaise, ont présenté un spectacle «light», drôle mais qui n’en est pas moins intelligent. Pendant que les spectateurs s’installent dans la salle, la danseuse, elle, en habit de ville, est déjà assise sur sa chaise. Droite comme un piquet, elle semble réfléchir, à moins qu’elle n’attende que le public se soit installé. La salle plonge dans le noir et Fiona Gordon s’avance, branche son poste de radio au micro et commence à parler : «J’ai une fois décidé, que si un chorégraphe me demandait de danser en solo, je refuserais. Car si un jour je ne me sens pas en forme, pas bien dans ma peau pour vous révéler mon moi intérieur…». Alors qu’elle commence à esquisser quelques pas de danse, plutôt des exercices d’échauffement que des mouvements chorégraphiés, elle poursuit ce dialogue insolite. Les séquences qui s’enchaînent pendant vingt minutes marquent une évolution dans l’attitude de l’artiste vis-à-vis du public. Petit à petit, la musique lui donne des sortes d’impulsions, et elle accepte de se révéler, de raconter une histoire personnelle. Puis exit la parole, place à la danse. Des gestes précis qui en disent plus long que n’importe quel mot. Les mains qui s’ouvrent et se ferment laissent échapper des bribes de vie intérieure. Les bruitages : muscles qui grincent comme de vieilles portes rouillées ; graviers qui crissent ; oiseaux qui piaillent ou feuillages qui bruissent, sont autant de petits clins d’œil drôles. Alors que les mouvements, plus intimes, parfois tourmentés, font se rouler la danseuse par terre. Les gens veulent avoir accès à l’intimité de l’artiste «Au départ, l’idée a été de se demander ce que les spectateurs voulaient voir», souligne Fiona Gordon. «Nous avons pensé que ce qu’ils veulent, c’est de l’intensité, de découvrir quelque chose de l’intimité de l’artiste». D’où l’évolution de la performance. Cette forme de danse parlée est un style «très utilisé en Allemagne», indique Fiona Gordon. «Ce qui me plaît là, c’est que je peux être moi-même. Je viens vers l’auditoire, je lui raconte une histoire, sans drame ni exagération». Yan Pusch et Fiona Gordon ont écrit, de concert, la chorégraphie et les textes. Un premier prix au Festival de Stuttgart Le spectacle a décroché le premier prix au Festival de Stuttgart, au printemps dernier. «C’est important cette reconnaissance dans la mesure où elle ouvre des portes», souligne la danseuse. «Pour ma part, je n’ai pas eu besoin de ce prix pour savoir que nous avions fait un bon spectacle», affirme-t-elle. «L’accueil des différents publics devant lesquels nous avons joué et le bonheur que j’éprouve quand je suis sur scène sont pour moi des indices suffisants». Le public libanais n’a d’ailleurs pas dérogé à la règle, puisqu’il a «été très enthousiaste devant ce travail». Fiona Gordon dit avoir été «très anxieuse, au début». «C’est la première fois que je suis devant un public non occidental», avoue-t-elle. «Je n’avais aucune idée de l’accueil que les Libanais allaient nous réserver, par rapport à leur culture, à ce qu’ils aiment». D’ailleurs, elle raconte qu’«au début de la pièce, quand je suis sur scène et que le public s’installe, j’ai été très inquiète. Je n’avais jamais entendu autant de bruit de ma vie. Et je me demandais si le silence allait pouvoir se faire dans ces conditions». Mais à peine les lumières éteintes, «le silence est venu, tout naturellement. J’ai commencé à respirer, puis à parler… Et le public a aimé. C’est l’essentiel».
Premier spectacle de danse, dans le cadre d’Ayloul, «Please Help Yourself» de Yan Pusch est une création originale. Récompensé au Festival de Stuttgart, au printemps dernier, ce solo de danse parlée, interprété avec conviction par Fiona Gordon, a été un petit moment de légèreté et de drôlerie. Deux petites soirées au Centre culturel russe et puis s’en sont allés. Un micro et...