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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Social - Corm exclut un accroissement des dépenses publiques Abou Rizk : le gouvernement protège le patronat au détriment des salariés(photos)

Le président de la CGTL, M. Élias Abou Rizk, a vivement réagi hier à la prise de position du Premier ministre Sélim Hoss, qui a déclaré mercredi dernier qu’une majoration des salaires risquerait de provoquer des licenciements massifs. Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une rencontre avec le chef du gouvernement au Grand Sérail, M. Abou Rizk s’est interrogé sur le fait de savoir si la position adoptée par M. Hoss sur ce plan ne visait pas à saper le dialogue entre l’État et la Centrale syndicale. Le président de la CGTL – qui a été reçu par M. Hoss en compagnie du secrétaire général de la Centrale syndicale, M. Saadeddine Hamidi Sakr – a souligné que le mouvement syndical s’apprêtait à croiser le fer avec le gouvernement, accusant ce dernier de «protéger le patronat au détriment des salariés et des couches pauvres de la population». M. Abou Rizk a affirmé dans ce cadre que ce n’est nullement l’augmentation des salaires qui provoque une hausse du coût de la production, mais plutôt certains aspects de la politique du gouvernement, notamment les taux d’intérêt élevés et le coût élevé des services publics. M. Abou Rizk a fait le procès de la politique du Cabinet dans ce domaine. Après avoir souligné que la déclaration de M. Hoss concernant l’impact d’une hausse des salaires sur les licenciements a été perçue comme une volonté de court-circuiter la réunion avec M. Hoss et de couper court à toute discussion sur un éventuel réajustement des salaires, M. Abou Rizk a déclaré que la hausse des salaires «qui sont gelés depuis quatre ans» figure en tête des priorités de la CGTL. «Nous avons exposé au Premier ministre notre point de vue selon lequel il est erroné de lier le réajustement des salaires aux licenciements et au comportement du patronat, a notamment déclaré M. Abou Rizk. Une telle association est illogique et inconcevable. S’il n’est pas acceptable que les ouvriers aient recours à la grève et aux manifestations pour obtenir leurs droits, de la même manière, il n’est pas concevable que le patronat nous menace de licenciements si nous réclamons un réajustement des salaires. Le réajustement que nous réclamons est un droit. Il s’agit pour nous de compenser la baisse de notre pouvoir d’achat. Nous avons souligné à l’attention de M. Hoss que les salaires sont gelés depuis quatre ans, mais les licenciements se poursuivent quotidiennement dans plus d’un secteur. Il est clair, par conséquent, que ce n’est nullement la hausse des salaires qui est susceptible de provoquer des licenciements puisque ces derniers se poursuivent». Et M. Abou Rizk d’ajouter : «Nous aurions compris que le gouvernement s’oppose à un réajustement des salaires s’il était en mesure de mettre un terme aux licenciements. Par ailleurs, il est erroné de prétendre que le réajustement que nous réclamons provoque une hausse du coût de la production. Les salaires constituent, en effet, le facteur qui agit le moins sur le coût de production. Ce dernier est, en effet, tributaire principalement de la politique de taux d’intérêt élevés pratiquée par le gouvernement, en sus de la hausse des prix de l’immobilier et des services publics, tels que l’électricité, l’eau et le téléphone». La commission de l’indice des prix Pour le président de la CGTL, en s’abstenant de réajuster les salaires, le gouvernement ne fait que «protéger le patronat au détriment des ouvriers et des salariés». M. Abou Rizk a précisé à ce propos qu’il avait proposé au Premier ministre de réactiver la commission sur l’indice des prix. «Il s’agit là, à notre avis, d’un prélude au règlement du problème, a déclaré le leader syndical. Sur le plan économique, seule la CGTL s’emploie à présenter des suggestions pratiques pour sortir du marasme et relancer l’activité économique. Nous tenons à souligner dans ce cadre qu’en refusant de réajuster les salaires, le gouvernement ne fait qu’aggraver le marasme économique, car le réajustement des salaires est l’un des principaux facteurs qui contribuent à la relance de l’activité économique puisqu’il se traduit par un accroissement de la liquidité sur le marché». Et M. Abou Rizk de conclure : «Nous ne désirons pas rompre le dialogue, mais la position adoptée (mercredi) par M. Hoss ne fait que saper ce dialogue. En tant que Centrale syndicale, nous devons nous préparer à croiser le fer avec l’État car, à nos yeux, ce n’est qu’en lançant un mouvement revendicatif qu’il nous sera possible d’obtenir nos droits. De fait, nous essayons de concrétiser nos doléances par le dialogue et les moyens démocratiques, mais en vain». Corm et la crise sociale Le dossier de la crise sociale et le lien entre celle-ci et la conjoncture financière et économique dans le pays ont, d’autre part, été évoqués dans une déclaration faite par le ministre des Finances, M. Georges Corm, au terme d’une réunion avec M. Hoss en présence d’une délégation d’experts et de hauts responsables du Fonds monétaire international. M. Corm a indiqué, à l’issue de la rencontre, que l’entrevue avait été axée sur les progrès enregistrés au cours des six derniers mois au niveau des préparatifs de la mise en application de la TVA (prévue en l’an 2001). Le ministre des Finances a souligné que le Liban profitera, en accord avec le FMI et l’Union européenne, de l’expérience acquise sur ce plan par le Maroc. Abordant la conjoncture économique et financière sur la scène locale, M. Corm a souligné que la situation sur ce plan a changé d’une manière appréciable au cours des trois derniers mois. «Nous avons dépassé la situation marquée par un bilan négatif caractérisé par un déficit de la balance des paiements, une dollarisation excessive et des taux d’intérêt élevés, a notamment déclaré M. Corm. Et d’ajouter : «En dépit de ce que prétendent certains médias, le déficit budgétaire est jugulé. Le mois d’août a enregistré sur ce plan un résultat record au niveau du déficit qui n’a été que de 36 % alors que certaines sources d’information continuent de prétendre que ce déficit a été de 50 %. Nous sommes satisfaits ainsi de l’évolution de la situation. Il reste que nous sommes entièrement conscients de l’importante crise sociale qui sévit dans le pays. Celle-ci est due aux séquelles des précédentes années qui ont ébranlé la stabilité de la livre, notamment en 1992. Nous œuvrons sur ce plan sans relâche pour que la stabilité monétaire ne soit pas coûteuse pour le Trésor. Cette année, la stabilité de la livre n’a pas eu un impact négatif sur le Trésor. Grâce à la stabilité monétaire, à la réduction du service de la dette et à une meilleure gestion de la dette publique, nous sommes réellement sortis du cercle vicieux et nous nous sommes engagés sur la bonne voie. Certes, l’activité économique demeure toujours marquée par une certaine stagnation, mais l’opération de réforme financière va bon train. Nous désirons bâtir l’activité économique future sur une stabilité financière et monétaire». Un acquis pour les couches défavorisées En réponse à une question sur la crise sociale, M. Corm a, par ailleurs, déclaré : «La stabilité de la livre est un grand acquis pour les couches défavorisées de la population. Sans la réforme financière que nous avons enclenchée, la livre aurait été sérieusement ébranlée et nul n’ignore à ce sujet l’impact de la déstabilisation de la livre sur le niveau de vie et le pouvoir d’achat de la majorité des Libanais. En ce qui concerne la crise sociale, nous nous employons, en collaboration avec le CDR et le ministère des Affaires sociales, à obtenir de l’étranger des dons et des prêts préférentiels dans le cadre d’une politique destinée à venir en aide aux couches les plus défavorisées. Un projet de création d’un Fonds social est en gestation en collaboration avec l’Union européenne. Nous négocions avec la Banque mondiale les moyens de renforcer ce Fonds». En conclusion, M. Corm a souligné qu’il n’est pas concevable dans les circonstances présentes d’accroître les dépenses publiques «afin de ne pas compromettre les acquis importants que nous avons réalisés». « Nous sommes contraints de poursuivre la politique d’austérité», a encore souligné le ministre des Finances. Les doléances des habitants de Saïda Signalons, sur un autre plan, que les doléances de la population de Saïda en matière de développement ont été passées en revue au cours d’une réunion que M. Hoss a tenue avec une délégation conduite par le député de la ville, M. Moustapha Saad. À l’issue de la rencontre, M. Saad a indiqué que la délégation avait soumis à M. Hoss un mémorandum portant sur les doléances de la population. Le document expose notamment les revendications suivantes : exécution du projet de construction des deux échangeurs de l’Awali et de Sinniq reliant Saïda à Beyrouth et au reste du Liban-Sud ; le déblocage par le ministère des Affaires rurales et municipales des fonds prévus pour l’exécution de certains projets d’infrastructure ; l’achèvement du projet de la façade maritime de Saïda, en tenant compte des observations de l’Unesco ; l’exécution du projet d’hôpital gouvernemental de Saïda et du Palais de justice ; l’octroi d’une aide à la fédération des municipalités de Saïda-Zahrani et la mise en application du projet de traitement des eaux usées ; le développement des centres touristiques et des sites archéologiques à Saïda.
Le président de la CGTL, M. Élias Abou Rizk, a vivement réagi hier à la prise de position du Premier ministre Sélim Hoss, qui a déclaré mercredi dernier qu’une majoration des salaires risquerait de provoquer des licenciements massifs. Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une rencontre avec le chef du gouvernement au Grand Sérail, M. Abou Rizk s’est interrogé...