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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Loi électorale - Le chef du législatif a reçu Hoss à Ain El-Tiné Berry : le caza provoquera une guerre dans moins de cinq ans

Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a mis en garde contre l’adoption de circonscriptions électorales de la taille du caza, estimant qu’un tel choix renforcerait le confessionnalisme et provoquerait une guerre «dans moins de cinq ans». M. Hoss a exposé son point de vue à ce sujet lors d’une rencontre nocturne avec le chef du gouvernement M. Sélim Hoss. M. Berry s’est longuement étendu hier sur les derniers développements au Liban et dans la région lors d’une rencontre avec le président de l’Ordre des journalistes, M. Melhem Karam, à la tête d’une délégation. Évoquant le dossier de la loi électorale, M. Berry a indiqué que la nouvelle législation dans ce domaine doit être basée sur des principes nationaux. «Si la loi est bonne, et si nous avons une école réellement nationale, je me porte garant de l’abolition du confessionnalisme politique en moins d’un quart de siècle. Je m’engage à tenir ma promesse», a-t-il dit. Le président de le Chambre, dont les propos étaient rapportés par M. Karam, s’est une nouvelle fois déclaré partisan d’une circonscription unique au Liban ou du mohafazat si la première option est irréalisable. «Je penche toujours pour les circonscriptions élargies, a-t-il précisé. Je suis personnellement opposé au caza qui donne de mauvais résultats. Ce genre de découpage permet l’élection d’un député avec 10 % des suffrages exprimés. C’est-à-dire que dans une ville de 40 mille habitants où le nombre de candidats est très élevé, le député est élu avec seulement quelques milliers de voix. 90% des votants ne seront pas représentés. De toute façon, la décision finale ne me revient pas. Je parle en mon nom. Et quand le sujet sera examiné à la Chambre, j’exprimerai ma position en tant que président du pouvoir législatif». Selon lui, un découpage basé sur les cazas «renforcerait le confessionnalisme et provoquerait une guerre dans moins de cinq ans parce qu’il aboutirait à un déséquilibre au niveau de la représentation et susciterait un sentiment d’injustice qui conduirait à une explosion aux conséquences imprévisibles». Se déclarant hostile à la prolongation de la législature actuelle, M. Berry a toutefois affirmé que le mandat du prochain Parlement devrait être de quatre ans et demi ou de quatre ans et huit mois afin que les législatives ne coïncident pas avec la prochaine élection présidentielle. «Il faut soustraire l’élection du président des tiraillements et des pressions politiques. Il est nécessaire d’assurer une stabilité au pays, a-t-il dit. Pas de quotas dans l’administration M. Berry a reconnu que dans le passé il pratiquait la politique des quotas au sein de l’administration publique «lorsque les autres partenaires en faisaient autant». «Mais aujourd’hui, depuis qu’un nouveau style a été adopté dans la gestion des affaires publiques et depuis que le rôle des organismes de contrôle a été réhabilité, il n y a plus de quotas dans les nominations administratives et dans les décisions gouvernementales. Je ne demande donc plus rien pour moi-même», a-t-il précisé. Le président de la Chambre a rendu hommage à l’action du gouvernement dans ce domaine et a démenti que la réforme administrative ait été suspendue. «Il y a récemment eu de nouvelles nominations administratives ainsi que des permutations judiciaires», a-t-il souligné. M. Berry a d’autre part affirmé qu’il n y avait pas de différend entre le chef du gouvernement Sélim Hoss et son prédécesseur Rafic Hariri. «Les deux hommes se sont rencontrés à trois reprises dans mon bureau en marge de la séance budgétaire au Parlement, a-t-il indiqué. Et s’il y a un problème entre eux, je me porte volontaire pour tenter de le régler. Et toutes les informations qui ont circulé à ce sujet sont infondées. J’estime aussi que les relations entre le président Émile Lahoud et M. Hariri sont bonnes». Le chef du Législatif a en outre déclaré qu’il était opposé à une loi sanctionnant les fuites judiciaires mettant sur un pied d’égalité ceux qui sont responsables des fuites et ceux qui les publient dans la presse. Il a précisé que le projet en gestation au Parlement prévoit des sanctions contre les personnes qui facilitent les fuites et non pas contre les journalistes qui publient les informations dans leurs journaux. La rencontre avec Hoss Concernant le processus de paix dans la région, M. Berry a déclaré que sans faire partie des pessimistes, il n’était pas très optimiste. «Ehud Barak devrait s’engager à poursuivre ce que Yitzhak Rabin a commencé, a-t-il dit. Mais en réalité, il ne fait rien. Il tergiverse et perd du temps. Le président Bill Clinton pour sa part est pressé de conclure la paix pour améliorer son image de marque et pour soutenir le vice-président Al Gore dans la course à la Maison-Blanche». M. Berry a déclaré que la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright pourrait visiter le Liban à la fin de sa tournée au Proche-Orient. «Si elle affirme à cette occasion son attachement à la concomitance des volets libanais et syrien, cela signifie que nous allons assister à des progrès. Si elle ignore ce postulat, alors rien de positif ne se passera», a-t-il dit. La rencontre entre MM. Berry et Hoss s’est déroulée à la résidence du président de la Chambre à Aïn el-Tiné. Pendant une heure, les deux responsables ont passé en revue les différents dossiers politiques internes, la situation au Liban-Sud ainsi que les développements dans la région. A la fin de l’entretien, M. Hoss s’est refusé à tout commentaire. Les milieux de M. Berry ont, quant à eux, déclaré que l’ambiance était «positive». Sur un autre plan, M. Berry est entré en contact téléphonique avec le Premier ministre syrien Mahmoud Zohbi pour lui demander d’intervenir afin que les cultivateurs de bananes libanais puissent écouler leurs marchandises à travers la Syrie. M. Zohbi a accepté de recevoir une délégation de cultivateurs pour examiner leurs doléances.
Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a mis en garde contre l’adoption de circonscriptions électorales de la taille du caza, estimant qu’un tel choix renforcerait le confessionnalisme et provoquerait une guerre «dans moins de cinq ans». M. Hoss a exposé son point de vue à ce sujet lors d’une rencontre nocturne avec le chef du gouvernement M. Sélim Hoss. M. Berry...