Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Festival de Byblos - Mediterraneo dans l'amphithéâtre romain avec le Kocani Orkestar Une musique orientalo-gitane au rythme cadencé(photos)

Une grosse caisse, un tuba, trois cors, deux trompettes et un saxo, c’est la formation du Kocani Orkestar. Pendant plus d’une heure trente, ils ont enchaîné les airs : une musique orientalo-gitane au rythme très cadencé, au son geignard. Adossé à la mer, une superbe nuit d’encre pour décor, l’orchestre a soufflé les notes, comme des prunes de coton que le vent marin a emportées au loin, sur les rives de la Méditerranée. Dès les premières notes, on ne peut s’empêcher de voir défiler les images des films d’Émir Kusturica. Les scènes d’Underground, du Temps des gitans ou encore de Chat noir, chat blanc, passent en filigrane sur un ciel noir. Les notes du saxo soprano très aiguës contrebalancent les graves des trompettes et du tuba. Les rythmes gitans emplissent l’espace d’une chaleur cuivrée. Dans le premier morceau, la musique qui démarre doucement s’enrichit au fur et à mesure, comme emportée par son propre rythme. Et, chose assez inhabituelle, les envolées musicales, au lieu de redescendre crescendo pour conclure une partition en douceur, s’interrompent d’un coup. Laissant le spectateur sur sa faim, le souffle court mais encore plein d’une étrange exaltation. Une fanfare de village Les morceaux présentés ont un tempo très oriental, une consonance gitane. Un mélange propre aux musiques d’Europe centrale et du Sud. La musique très entraînante rappelle les mariages villageois, quand la fanfare embarque dans son sillage les fêtards. Les notes jouent au chat et à la souris ; les cors et les trompettes se répondent, le caisson marque le tempo. Tous engagés dans une course effrénée. On tient, d’ailleurs, difficilement en place.Les instruments laissent échapper des sons à la fois familiers et particuliers. Des sons déphasés qui donnent l’impression qu’ils ont été traficotés. Pour le dernier morceau, le groupe passe entre les gradins, tout en jouant. Ce qui suscite l’enthousiasme du public qui accueille la fanfare debout, en battant des mains. Puis, pour un bis, un dernier passage sur la scène. Et l’on se prend à rêver de voir les planches se détacher, comme dans «Chat noir, chat blanc», le dernier film du réalisateur yougoslave, emportant sur leur radeau les musiciens dans un tour du monde musical, bien mérité. • RDV encore ce soir et demain, 20h30.
Une grosse caisse, un tuba, trois cors, deux trompettes et un saxo, c’est la formation du Kocani Orkestar. Pendant plus d’une heure trente, ils ont enchaîné les airs : une musique orientalo-gitane au rythme très cadencé, au son geignard. Adossé à la mer, une superbe nuit d’encre pour décor, l’orchestre a soufflé les notes, comme des prunes de coton que le vent marin a emportées...