Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Environnement - Colloque au Summerland Débat sur le traitement des déchets

Les ministères de l’Environnement et des Municipalités, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et la Banque mondiale (BM) ont convié au Summerland les spécialistes et les représentants du secteur privé à un colloque – le premier du genre – sur une politique de traitement des ordures ménagères, qui a pris l’allure d’un débat national sur la question. Les conférences données par des représentants de la BM et du CDR étaient surtout axées sur les décharges sanitaires, notamment l’avantage financier qu’elles représentent pour un pays comme le Liban. La BM finance, on le sait, un projet pour la création de plusieurs décharges. Mais les interventions des participants, experts et représentants du secteur privé, ont insisté sur les alternatives et sur la nécessité d’une solution plus radicale et plus durable que les décharges. À l’inauguration, des allocutions ont été prononcées par M. Arthur Nazarian, ministre de l’Environnement, par le lieutenant-colonel Nicolas Habre, qui représentait le ministre de l’Intérieur et des Municipalités M. Michel Murr, par M. Georges Samaha, directeur général du CDR, et par M. Shérif Arif, chargé au sein de la BM du projet des décharges au Liban. Les sessions étaient dirigées par M. Berge Hatjian, directeur général du ministère de l’Environnement. Les décharges sont-elles moins coûteuses que d’autres techniques ? À cette question, les représentants de la BM ont apporté une réponse positive au cours de la première session. M. Allan Rotman, de la BM, a avancé des chiffres : «Au Liban, le gouvernement paye actuellement, pour l’ensemble du traitement des déchets, de 40 à 100 dollars par tonne et par habitant. En fait, dans ce pays, on s’attendrait à un chiffre de 75 à 100 dollars. Le coût effectivement diffère selon les techniques employées : pour les décharges, on paye de 15 à 30 dollars par tonne, pour le compostage, de 40 à 70 dollars, et pour l’incinération, le prix est de 75-150 dollars». M. Rotman a également détaillé les étapes à suivre pour l’élaboration d’une véritable stratégie en la matière. M. Anders Holden, de la BM, a quant à lui parlé de rentabilité et d’amortissement des coûts. Quel coût par an peuvent supporter les budgets des familles libanaises ? Il a présenté des chiffres qui, par ailleurs, ont été contestés par les participants. Mais il a insisté sur le fait que la technologie choisie par le gouvernement devrait être rentable. Pour sa part, M. Mazen Sleiman, du CDR, a détaillé les deux formules retenues par le gouvernement ces cinq dernières années : le plan d’urgence pour Beyrouth qui, comme son nom l’indique, était très imparfait ; et le plan d’implantation de décharges sanitaires dans tout le pays (neuf dans les différents cazas) et de trois usines de compostage. Ce second projet coûtera 135 millions de dollars (dont 55 millions financés par la BM). Il a évoqué les obstacles auxquels se heurte la réalisation de ce projet. Lors des débats qui ont suivi ces exposés, plusieurs sujets et objections ont été soulevés : au plan financier, des participants ont fait remarquer que la terre au Liban est rare et chère. Selon certains, la composition des déchets (60 % sont organiques) fait du compostage (transformation en engrais) la solution la plus logique. Mais plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de faire précéder le tri à la source par une campagne d’éveil menée auprès des citoyens. Une décharge, selon eux, ne fait que reporter le problème puisqu’elle aura besoin de réhabilitation dans quelques décennies. Au cours de la deuxième session, M. Arif a pris la parole pour exposer l’impact environnemental des décharges. «Nous avons étudié la vulnérabilité des sols libanais et nous avons pris ce critère en considération», a-t-il dit. M. Arif a également exposé le point de vue de la BM : les décharges sont actuellement la seule méthode rentable au Liban. Il a précisé que si le secteur privé veut investir dans ce domaine, il conviendrait que l’État leur assure un cadre légal et fiscal lui permettant de mener une action durable.
Les ministères de l’Environnement et des Municipalités, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et la Banque mondiale (BM) ont convié au Summerland les spécialistes et les représentants du secteur privé à un colloque – le premier du genre – sur une politique de traitement des ordures ménagères, qui a pris l’allure d’un débat national sur la...