Roumanie Objectifs du pape : l'unité avec les orthodoxes, la justice pour les uniates

Le pape Jean-Paul II a entamé hier une visite de trois jours en Roumanie, avec l’objectif de «cicatriser les blessures» entre les deux Églises tout en réclamant «justice» pour les uniates, les chrétiens de rite oriental qui reconnaissent l’autorité de Rome. Dès son arrivée à l’aéroport, le pape, qui se rend pour la première fois dans un pays où la communauté catholique ne représente qu’une infime minorité, a expliqué qu’il voulait «cicatriser les blessures infligées aux relations entre nos Églises au cours des 50 dernières années et ouvrir une saison de confiance et de collaboration réciproques». Des dizaines de milliers de fidèles et de badauds s’étaient rassemblés sur le parcours emprunté par le pape pour rejoindre la cathédrale orthodoxe de Bucarest, première étape de cette visite inédite depuis dix siècles. Le pape, recueilli, a assisté à une cérémonie d’une vingtaine de minutes aux côtés du patriarche Teoctist puis il a accompagné à pied le chef de l’Église orthodoxe roumaine jusqu’à sa résidence, proche de la cathédrale. Sur le perron, devant quelques centaines de personnes, le pape a exalté l’unité de ceux qui «s’honorent du nom de chrétien». Tout en saluant le «dialogue fructueux» entre catholiques et orthodoxes, le pape n’a cependant pas oublié d’évoquer la délicate question des biens confisqués à l’Église catholique par le régime communiste. Invité de la Conférence épiscopale roumaine, au siège de la nonciature, le pape a estimé que la restitution des écoles et des biens confisqués à l’Église catholique serait «un devoir de justice».