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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - On traite avec la lie de l'humanité, accuse le chef du PSP Nouvelle diatribe de Joumblatt contre le pouvoir

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a prononcé à nouveau hier une diatribe contre le pouvoir et le gouvernement, critiquant de manière à peine voilée ce qu’il considère comme une radicalisation policière et militaire du pays, et vitupérant contre la politique économique suivie actuellement, qui consiste, selon lui, à «croiser les bras». Les propos de M. Joumblatt, qui s’exprimait devant des délégations villageoises venus le visiter à Moukhtara, intervenaient au lendemain d’accusations lancées implicitement contre lui par le ministre de l’Information et des Déplacés, Anouar el-Khalil. «Ce régime est problématique. Certains en son sein insistent pour continuer à ignorer les réalités objectives sur le plan tant politique qu’économique et pour traiter avec la lie de l’humanité, par le biais des services de sécurité», a déclaré M. Joumblatt. «Ils feignent d’oublier l’ampleur du problème économique et social et écartent toute solution, sauf pour ce qui est de la théorie de l’austérité dans les secteurs productifs et, au contraire, du gaspillage dans les secteurs des écoutes téléphoniques, de la surveillance et de l’espionnage», a-t-il ajouté. Le chef du PSP a en outre établi un parallèle entre les politiques suivies, sous les anciens gouvernements et sous l’actuel Cabinet en matière de retour des personnes déplacées, un domaine qu’il connaît bien, puisque, ministre, il était chargé de ce dossier. Ainsi s’est-il demandé s’il valait mieux que le retour dans les villages nécessitant des réconciliations «s’opère par le biais de canaux faibles et secondaires (sous-entendu comme le fait l’actuel gouvernement) ou bien par l’entremise d’un arrangement politique global, de nature à satisfaire tout le monde financièrement et moralement». «Le recours par les services de renseignements à certains acteurs des massacres est-il préférable à la décision de maintenir ces derniers éloignés des villages du retour ?», s’est encore interrogé M. Joumblatt. Il a par ailleurs estimé que «la justice militaire a pris le dessus sur la justice civile dans certains domaines» et a noté qu’un «alignement confessionnel gênant a dominé les nominations» qui vont être bientôt annoncées au sein de la magistrature. Ces nominations «sont de toute façon irrégulières, étant donné qu’il existe une absence de quorum au sein du Conseil supérieur de la magistrature», a affirmé M. Joumblatt, précisant que son parti allait prochainement s’exprimer «clairement» à ce sujet. Sur le plan économique, le chef druze a souligné que «sous prétexte d’austérité, on arrête l’exécution des grands projets en attendant qu’une solution magique nous vienne d’on ne sait où». «Tous les pays du monde s’endettent pour créer des opportunités d’emploi et pour relancer la croissance, sauf l’État libanais, qui préfère croiser les bras, en avançant comme unique réponse ces campagnes de diffamation par le biais des médias officiels, de la presse du régime et de certains mercenaires ayant rang de ministres». «D’ailleurs, a poursuivi M. Joumblatt, un de ces journaux du régime, étant dans une impasse financière, a obtenu le secours d’un appareil de l’État qui a organisé une collecte de dons en sa faveur par le biais d’une caisse noire. Nous avons des informations, selon lesquelles le Casino du Liban et la MEA ont ainsi participé au sauvetage de ce journal», qu’il n’a pas nommé. Le quotidien Al-Kifah al-Arabi, qui s’est reconnu dans ces affirmations de M. Joumblatt, a accusé ce dernier d’être responsable d’«une véritable agression contre la presse», dans un communiqué publié par l’Ani (officielle) immédiatement après le texte de M. Joumblatt. Le journal se dit victime «d’une campagne de diffamation noire de la part du porte-parole de Rafic Hariri, Walid Joumblatt», qu’il accuse d’avoir «abandonné son souhait d’être une voix progressiste, socialiste et démocratique depuis qu’il s’est lié financièrement avec le capitalisme sauvage». «L’une des fiertés du Kifah al-Arabi est de persévérer sur la voie que M. Joumblatt a quittée depuis de longues années haririennes», ajoute le quotidien. Pour en revenir aux déclarations du chef du PSP, ce dernier devait conclure en renouvelant son appel à «un dialogue constructif (avec le pouvoir), loin de ce climat de terreur et d’écoutes et loin de ce bureau de plaintes qui s’est tranformé en bureau d’espionnage», dans une claire allusion au service créé pour les réclamations du public au palais de Baabda. Les attaques d’Anouar el-Khalil La veille, samedi, prenant la parole au nom du président de la République Émile Lahoud lors d’un meeting oratoire organisé à Ras el-Metn en hommage à l’armée, le ministre de l’Information Anouar el-Khalil s’était déchaîné contre le député Walid Joumblatt sans toutefois le nommer. «Les gens veulent une justice indépendante, libre de toute ingérence, apte à juger les grands et les petits», avait-il déclaré, avant de poursuivre : «Or, c’est justement ce que certaines personnes hystériques ne veulent pas, mettant sans cesse en doute les mesures prises par le pouvoir pour l’édification de l’État de droit et la consolidation de la justice». Et d’ajouter : «Ces mêmes hystériques réclament à cor et à cri la sauvegarde des libertés et accusent le gouvernement de fouler au pied l’accord de Taëf. Entre-temps, ils ne manquent pas une occasion de lancer des appels à la guerre civile… Qui se révolte donc contre l’accord de Taëf ? Qui représente une menace pour la sécurité nationale ?», s’était demandé M. el-Khalil. Critiquant (toujours sans le nommer) la propension de M. Joumblatt à « créer autour de lui un climat de terreur pour empêcher quiconque de dire des choses qu’il n’aimerait pas entendre», le ministre de l’Information s’était exclamé : «Ces quelques hystériques croient que les gens ont la mémoire courte et que l’Histoire est impuissante à révéler les faits, tous les faits !» Et M. el-Khalil de poursuivre : «Ceux-là ne veulent pas d’un État de droit… Ils rejettent l’État et la loi, car c’est leur propre État et leur propre loi qu’ils veulent instituer… Ils fustigent aussi le changement que l’écrasante majorité des Libanais désire profondément après tant de sacrifices, car ce changement mettrait fin aux diverses tentatives de porter atteinte aux droits des gens. De fait, dans l’État de droit, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Or, certains cherchent encore à la dominer». M. el-Khalil devait conclure : «Le Liban refuse d’être la proie de tiraillements confessionnels sous prétexte d’équilibre confessionnel et communautaire».
Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a prononcé à nouveau hier une diatribe contre le pouvoir et le gouvernement, critiquant de manière à peine voilée ce qu’il considère comme une radicalisation policière et militaire du pays, et vitupérant contre la politique économique suivie actuellement, qui consiste, selon lui, à «croiser les bras». Les propos de M....