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Actualités - REPORTAGES

Environnement - Campagne pour l'embellissement d'Achrafieh La place Sassine fleurie trois jours durant (photos)

Place Sassine, à Achrafieh, on a eu sous les yeux un spectacle somme toute rare au Liban : une place fleurie. Partout des plantes, du vert, des couleurs, des arrangements… À l’initiative du Comité des commerçants d’Achrafieh, ce quartier a décidé de s’habiller de fleurs. Il s’agit d’une campagne destinée à embellir la ville, même si ce n’est que pour trois jours. À quoi vise-t-elle ? «Cette campagne a principalement deux objectifs», répond M. Naji Boulos, attaché de presse du Comité. «D’une part, nous avons voulu animer le quartier et le rendre plus fréquenté en vue d’aider le commerce», dit-il. «Nous avons également pensé aux habitants d’Achrafieh. Améliorer leur qualité de vie est l’un de nos objectifs les plus importants. Nous vivons dans un milieu citadin où le béton a pris le dessus». Dans le cadre de cette campagne, des jeunes gens distribuaient aux passants des brochures explicatives et leur offraient des fleurs. L’idée principale, c’est l’interaction des initiatives privées. «Non seulement nous avons établi des contacts pour décorer la place Sassine, mais aussi nous avons distribué quelque 50 mille brochures aux maisons et demandé aux particuliers et aux commerçants de décorer un petit espace devant chez eux», explique M. Boulos. Bref, il s’agit d’inciter les habitants à être plus écologiques, à réaliser eux-mêmes le changement qui se ferait dans leur vie si leur ville était plus fleurie. Mais trois jours d’exposition de fleurs et de plantes à Sassine suffiront-ils ? «Il est sûr qu’une première initiative ne sera pas déterminante», reconnaît M. Boulos. «Voilà pourquoi c’est une entreprise qui se poursuivra à long terme et qui gagnera d’autres quartiers. Elle se répètera tous les ans et se développera au fur et à mesure. L’idée est d’organiser un carnaval de fleurs comme à Nice avec beaucoup d’attractions. Mais nous avons commencé avec quelque chose de plus modeste pour que tout le monde s’habitue à l’idée». Réactions positives Les prochains festivals se tiendront en mai-juin car, à cette époque de l’année, on peut orner les places avec des fleurs coupées, ce qui n’est pas possible en août à cause de la chaleur. L’initiative était entièrement privée, ce qui n’a pas empêché le mohafez de Beyrouth, M. Yacoub Sarraf, et des membres de la municipalité, invités mercredi soir au cocktail d’inauguration, d’être ravis par l’idée. Selon M. Boulos, «ces responsables nous ont demandé de recueillir des offres auprès des pépinières pour fleurir de façon permanente la place». Qui a financé cette campagne ? «La décoration de la place a été assurée aux frais de quatre pépinières : Roots, Pera Azzam, Tropica et Vertige», précise M. Boulos. «Exotica a également distribué des fleurs. Quant au Comité des commerçants, il a assuré l’infrastructure, c’est-à-dire le jardinage, la promotion (posters et brochures), l’arrosage…» L’objectif principal que se fixe donc cette campagne est de pousser les habitants d’Achrafieh à améliorer ensemble leur cadre de vie et à enrichir la fréquentation de ce quartier en lui donnant un cachet spécial. Ces trois premières journées seront-elles suffisantes ? «Certainement pas, nous savons d’ailleurs que les gens ont d’autres soucis actuellement», dit M. Boulos. Et les commerçants ? Nous avons interrogé certains d’entre eux. Ils nous ont déclaré avoir trouvé l’idée et sa réalisation «très belles» mais semblaient peu impliqués dans le phénomène. Cependant, ils ont gardé leurs boutiques ouvertes jusqu’à 22 heures durant les trois jours du festival. L’une des personnes interrogées, Nancy, a cependant trouvé que «l’affaire aurait pu être mieux organisée». Selon elle, «il fallait décorer aussi les rues latérales et mieux expliquer aux gens le sens de la campagne. Dans l’état actuel, ils peuvent passer par la place et ne pas se rendre compte qu’une campagne en bonne et due forme a été organisée». Cependant, les organisateurs insistent sur le fait que des personnes ont été chargées de distribuer des fleurs et des brochures explicatives aux passants, place Sassine. «Il y avait beaucoup de promeneurs le soir», nous apprend Gaby Khalifé, présent au stand de Roots, qui appartient à son père. Sur l’attitude des gens quand ils découvraient la décoration, il déclare : «Ils étaient très intéressés, notamment par les arrangements originaux. La plupart exprimait le désir de voir ces plantes gardées en permanence sur la place. En tant qu’institutions privées et en tant que ville, nous avons montré ce que nous sommes capables de faire pour embellir l’environnement». Si cette première campagne a eu un effet positif sur la population, elle ne changera probablement pas son comportement du jour au lendemain, comme l’ont prouvé d’autres campagnes écologiques par le passé. Mais avec le temps et du souffle, qui sait ? «Il n’est pas facile d’être un vert», comme le dit le proverbe anglais…
Place Sassine, à Achrafieh, on a eu sous les yeux un spectacle somme toute rare au Liban : une place fleurie. Partout des plantes, du vert, des couleurs, des arrangements… À l’initiative du Comité des commerçants d’Achrafieh, ce quartier a décidé de s’habiller de fleurs. Il s’agit d’une campagne destinée à embellir la ville, même si ce n’est que pour trois jours. À quoi...