Vie politique - Entretien téléphonique Lahoud-Frangié Le gouvernement reste en place, assurent les milieux loyalistes

Le chef du gouvernement Sélim Hoss et d’autres milieux loyalistes ont réagi hier aux propos tenus, la veille, par le ministre de l’Agriculture Sleimane Frangié à la LBC sur l’urgence de la formation d’un «gouvernement politique» et sur la nécessité de confier le portefeuille des Affaires étrangères à un ministre capable de consacrer tout son temps à cette charge. Interrogé par les journalistes à sa sortie du Grand Sérail sur les déclarations de M. Frangié, M. Hoss s’est contenté de répondre : «Ceci est son avis. Un ministre n’a-t-il pas le droit d’avoir une opinion personnelle ?» Des sources loyalistes ont pour leur part assuré à L’Orient-Le Jour que le gouvernement actuel restera en place et ne sera en aucun cas remanié pour y intégrer des figures politiques. Selon des milieux bien informés, le président de la République, le général Émile Lahoud, est entré en contact téléphonique avec le ministre Frangié pour le remercier pour «les propos positifs qu’il a tenus concernant le chef de l’État et pour lui réitérer sa confiance dans ses prises de position nationales». Bien qu’ayant exprimé des critiques sur la situation politique générale, en faisant notamment état d’une «politisation de la justice» et d’«agissements embarrassants de certains militaires qui se prennent pour le président Lahoud», M. Frangié avait rendu un vibrant hommage au président de la République en lui réaffirmant son soutien total. Les milieux loyalistes précités ajoutent que les critiques de M. Frangié ne traduisent pas nécessairement une fragilisation du gouvernement «qui continue à faire un travail efficace et sérieux en dépit de toutes les campagnes de dénigrement dont il fait l’objet». «Le tapage fait, il y a quelques jours, autour de l’affaire des libertés s’est calmé, ajoutent les mêmes sources. Cette campagne a prouvé son inefficacité parce qu’elle n’était pas bâtie sur des faits. Il en est de même de la polémique suscitée par les propos du ministre Michel Murr qui n’a pas du tout appelé à un renforcement des prérogatives du président de la République et à un amendement de la Constitution. M. Murr critiquait en fait les agissements du mandat précédent lorsque tout se décidait d’un commun accord entre le chef de l’État et le président du Conseil, alors que les ministres étaient les derniers à être informés». Les sources loyalistes ont par ailleurs mis l’accent sur l’importance de l’existence d’une opposition. Mais, selon elles, «la plupart de ceux qui sont dans l’opposition actuellement ne proposent aucune idée nouvelle et aucun programme. Leur but est de ramener à n’importe quel prix M. Rafic Hariri au pouvoir».