Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

La position du Liban devient intenable

Un vétéran blanchi sous le harnais et qui possède à fond le dossier régional se montre catégorique : le «non» libanais à l’implantation des réfugiés palestiniens n’a aucune chance d’être retenu. Trop d’intérêts se liguent pour y faire barrage. «Mais pour autant, estime-t-il, l’implantation ne sera pas totale. Les différentes formules envisagées convergent en effet sur deux points : – La diaspora palestinienne va être redistribuée. Une infime minorité des fugitifs de la première vague (1948) seraient accueillis par Arafat à Gaza et en Cisjordanie. Le gros du paquet serait expédié en direction du Canada, de l’Australie, des États-Unis d’Amérique, de la Suède, des pays du Golfe ou de la Tunisie. Le Liban garderait seulement le tiers de ses effectifs actuels qui dépassent les 300 000. Il s’agirait donc d’implanter quelque 100 000 réfugiés. – Les pays d’accueil seront indemnisés. Cela devrait permettre au Liban de réduire sa dette extérieure et de bien relancer son économie». À dire vrai, cet ancien semble oublier que l’indemnisation en question ne devrait pas rapporter plus que 500 millions de dollars alors que la dette qu’il évoque dépasse allègrement les 20 milliards. Mais il n’a sans doute pas tort quand il ajoute que «le Liban, s’il rejette les offres qu’on lui fait et l’indemnisation qu’on lui propose, va garder bon gré mal gré ces 100 000 réfugiés. Et il les aura entièrement à charge puisque l’Unrwa va cesser ses prestations. Le rejet de l’implantation se fonde en partie sur des considérations économiques. Il risque de mener paradoxalement à une crise économique qui peut être fatale pour le pays». Et de craindre ensuite que, «poussés à bout par la non-solution de leur problème, les Palestiniens qui resteraient ne se lancent de nouveau dans des opérations de fedayin à partir du Sud. Ce qui mettrait de nouveau en péril la stabilité intérieure du pays». Pour cette personnalité «de deux maux, il faut choisir le moindre. Il est nécessaire de comprendre que l’implantation est inévitable, qu’il vaut mieux limiter les dégâts. Sinon on va se retrouver avec un fait accompli tout à fait imposé. Comme avec l’accord du Caire en 1969». Pour le moment, «on peut encore tenter un dernier effort aux fins de renverser la tendance. En mobilisant à fond nos émigrés, il est peut-être possible d’amener certaines capitales à reconsidérer la question, à comprendre qu’avec un peu de bonne volonté, on peut dispenser le Liban du quota de Palestiniens qu’on veut lui laisser sur les bras. Le pouvoir doit également s’efforcer d’obtenir la tenue d’un sommet arabe consacré au dossier. Une résolution prise à ce niveau aurait plus de poids dans les instances internationales et serait une bonne carte lors des multilatérales ou des pourparlers sur le statut final. De même, dans son combat d’arrière-garde contre l’implantation, le Liban peut envoyer en tournée dans les grandes capitales une délégation officielle. En tout cas, le Liban, même s’il doit en définitive céder, doit faire flèche de tout bois pour bien faire comprendre quel sacrifice l’implantation représente pour lui maximaliser ce qu’il peut en tirer. Il n’y a que ceux qui crient que l’on entend…».
Un vétéran blanchi sous le harnais et qui possède à fond le dossier régional se montre catégorique : le «non» libanais à l’implantation des réfugiés palestiniens n’a aucune chance d’être retenu. Trop d’intérêts se liguent pour y faire barrage. «Mais pour autant, estime-t-il, l’implantation ne sera pas totale. Les différentes formules envisagées convergent en...