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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinéma - Un film franco-libanais dur et drôle Civilisées, de Randa Chahal Sabbag, sélectionné pour Venise et Toronto(photos)

Tout chaud sorti de la boîte à montage, «Les Autres» de Randa Chahal Sabbag, rebaptisé «Civilisées», se retrouve dans le marathon des festivals internationaux. Cette coproduction franco-libanaise tournée au Liban est en sélection officielle à Venise (du 1er au 12 septembre) et à Toronto (du 9 au 18 septembre). Pour Venise, Civilisées a été retenu dans la catégorie «Cinéma du présent». «C’est l’équivalent de la section “Un certain regard” au festival de Cannes», explique Randa Chahhal Sabbag. «Le film aura le label “Sélection officielle” mais il ne concourra pas pour un prix», indique la réalisatrice. Son long métrage présenté à Venise a été sélectionné, à l’instar de huit autres productions, par le directeur du festival qui «a préféré ne pas mettre mon film en compétition avec des “poids lourds”, comme le dernier Kubrick ou le Scorsese. Et le producteur, Daniel Toscan du Plantier, m’a convaincue que cela valait mieux : ne pas subir la tension de la compétition, tout en profitant de la publicité d’une projection à Venise». La sélection pour Toronto a été confirmée à la cinéaste par téléphone. «Elle est importante, dans la mesure où le festival canadien est un marché, c’est également la porte de l’Amérique du Nord». «D’ailleurs, indique Randa Chahal Sabbag, les retombées se font déjà sentir, puisque “Civilisées” sera ensuite au festival de New York du 24 septembre au 10 octobre». Il clôturera son cycle festivalier à Beyrouth où il sera projeté, en avant-première, au Festival international du film, du 7 au 14 octobre. Pas encore sorti en salle, Civilisées est une fiction de 100 minutes. L’histoire, ou plutôt les histoires, se déroule dans un immeuble déserté par les propriétaires libanais pendant la guerre. Ils ont fui en Europe, laissant appartements, maisons et… domestiques. Sri Lankais, Philippins, Égyptiens se retrouvent pris dans l’engrenage d’une guerre qui ne les concerne pas. À la fois dur et drôle, Civilisées est un film décalé, qui évoque la guerre sans en parler ; qui dénonce un comportement social, tout en cherchant à en rire. C’est une sorte d’histoire parallèle qui parle de ces autres, tous ceux qui ont subi la guerre sans y être impliqués. «Je voulais, écrit Randa Chahhal Sabbag dans sa note d’intention, revoir les gens de la guerre comme je les ai connus : cruels, violents, drôles, humains». À l’origine titré Les Autres, le film de Randa Chahal Sabbag a dû être rebaptisé «car le nom existait déjà et le réalisateur chilien n’a pas accepté de nous céder les droits». Quant au choix de Civilisées, «c’est un clin d’œil contre les schémas, les stéréotypes européens. En fait, le film parle de notre incivilité, de notre indiscipline, mais selon les critères occidentaux». Et elle s’insurge contre le modèle imposé occidental, «qui se croit le seul modèle valable». Un tournage frustrant Avec Civilisées, la réalisatrice estime faire ses débuts cinématographiques en Europe. «“Écran de sable” était un premier film», dit-elle. «Puis “Nos guerres imprudentes”, un documentaire sur la guerre. Et “Les infidèles” un long métrage pour la télévision». Tourné au Liban, ce long métrage ne correspond pas, pour Randa Chahal Sabbag, à ce qu’elle avait en tête. «Mes ambitions, ma volonté, mes désirs, n’y ont été satisfaits qu’à moitié», estime-t-elle. Ce qui l’a le plus frustrée : «l’inexistence d’une infrastructure cinématographique au Liban». L’équipe avec laquelle elle travaillait était mixte. Des professionnels français et américains encadraient des techniciens libanais. «Je suis très exigeante sur les normes de production», souligne la réalisatrice. «Il n’est pas question, pour moi, de faire un travail médiocre. Mes fictions sont d’une très bonne qualité technique». Mais voilà, bien que supervisée par des étrangers, «je n’ai pas obtenu les résultats que je voulais. C’est une question de mentalité. À Beyrouth, j’ai eu l’équipe la plus indisciplinée du monde. C’est dans la nature du Libanais de déléguer surtout les besognes. Et un film ne marche que si chacun est à son poste, à tous les niveaux de la chaîne technique». Et elle souligne avoir eu le tort de n’avoir pas su modifier son plan de travail, «le simplifier, faire plus de plans fixes». Outre une équipe qui ne répondait pas, cumulant les retards de jour en jour «et qui m’a obligée à éliminer des séquences entières», Randa Chahal Sabbag dit avoir souffert du manque de moyens. «Le ciné coûte cher. Le budget de “Civilisées” atteindra les 20 millions de francs français. C’est un budget moyen pour la France».
Tout chaud sorti de la boîte à montage, «Les Autres» de Randa Chahal Sabbag, rebaptisé «Civilisées», se retrouve dans le marathon des festivals internationaux. Cette coproduction franco-libanaise tournée au Liban est en sélection officielle à Venise (du 1er au 12 septembre) et à Toronto (du 9 au 18 septembre). Pour Venise, Civilisées a été retenu dans la catégorie «Cinéma du...