Finlande - Manifestation à caractère ... pédagogique Festival du sexe pour le troisième âge

Un «festival du sexe» à l’intention des couples du troisième âge s’est tenu en week-end dans le village finlandais de Kutemajaervi, dont l’appellation signifie «lac où fraient les poissons». Ce clin d’œil sémantique n’est pas étranger au choix du lieu, a assuré une responsable de cette commune de la Finlande des lacs (sud), qui s’est toutefois empressée de décliner une longue liste d’organismes médico-sociaux et d’associations à but non lucratif qui devaient donner à cette manifestation un caractère… fort pédagogique. Même l’Onu était de la partie puisqu’il s’agissait d’une contribution finlandaise à l’année des Nations unies pour les personnes âgées. Au programme : une série de conférences sur des thèmes liés à la vie sexuelle et aux problèmes spécifiques du sexe à un âge avancé avec un ou une partenaire de longue date et, le soir, des «veillées» villageoises avec sketches, danses et… va-t-on savoir. Kaarina Maeaettae, qui enseigne au département de pédagogie de l’université de Rovaniemi (nord) et qui a acquis le joli surnom de «rakkausprofessori» ou «professeur d’amour», devait axer sa conférence sur le défi du maintien en vie du sentiment amoureux et de l’appétit sexuel au fil des ans dans un même couple. Faire durer la flamme Auteur de cinq études universitaires sur des thèmes liés à l’amour et au sexe et d’un ouvrage de vulgarisation, «L’enchantement de l’amour», cette universitaire, qui travaille actuellement à un nouveau livre sur le secret d’une longue vie de couple, a conseillé à son public de faire durer la flamme «en acceptant le changement de soi-même et du ou de la conjoint(e), en s’efforçant de dire des choses positives à son partenaire et en imaginant des surprises pour éviter de succomber à la routine». Mais il faut aussi accepter la nature irrationnelle qui fait à la fois la beauté et la malédiction de l’amour, d’où le titre choisi pour sa conférence, qui est tiré d’un proverbe finlandais : «Amour, au sage tu enlèves la moitié de la raison, à celui qui l’est moins la raison tout entière». Une autre conférencière, Pirkko Lahti, de l’association finlandaise de santé mentale, devait inviter son public à «le faire» car, de même que la cervelle rétrécit si on ne s’en sert pas, le sexe doit être pratiqué pour ne pas rouiller. Et d’enchaîner sur la métaphore d’une dose de «printemps» (jeunesse) qui traverse la vie entière par le biais de l’amour physique qui est aussi une source importante de bien-être mental. Et enfin Mme Lahti a plaidé pour un amour qui ne cherche pas sans cesse le renouveau de l’extase avec de nouveaux corps plus jeunes mais qui s’inspire de la conception orientale en regardant le ou la partenaire dans les yeux : les yeux eux ne vieillissent pas et l’on y retrouve toujours le reflet de l’âme de l’être aimé. En principe, en tout cas.