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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Escarmouches d'échauffement entre négociateurs potentiels Le match commencera vraiment avec la tournée d'Albright

Les Palestiniens s’en prennent aux Israéliens qui menacent les Libanais qui en appellent aux Syriens qui canardent à la fois Barak et Arafat. Le climat régional est marqué par des exercices d’échauffement qui montrent combien les négociations seront ardues et serrées. Chacune tente d’améliorer ses positions en faisant monter les enchères. Mais on ne passera aux choses sérieuses qu’à partir de la tournée organisatrice que Madeleine Albright doit effectuer dans la région. Une source diplomatique confirme ainsi à Beyrouth que Damas, après avoir rappelé solennellement son attachement au principe de règlement équitable en base de la devise «la terre moyennant la paix», ne se prononcera sur la reprise des pourparlers qu’en fonction de ce que les Américains lui auront proposé. Cette personnalité indique que le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, a certifié à la délégation libanaise, qu’il a rencontrée récemment dans le cadre de la coordination entre les deux pays, que la Syrie ne déviera pas d’un pouce de la ligne qu’elle suit depuis Madrid. Il précise qu’Israël devra se retirer au-delà de la frontière du 4 juin 1967 et qu’il aura à reprendre les pourparlers à partir du point atteint lors de la suspension, il y a trois ans. M. Chareh indique que l’ancien secrétaire d’État US, M. Christopher Warren, peut témoigner que les Israéliens avaient admis en sa présence le principe d’une restitution totale du Golan à la Syrie, engagement dont le président Clinton est de même parfaitement informé. Pour le ministre syrien des Affaires étrangères, il ne reste plus à négocier que les mesures de sécurité frontalières et la question de la normalisation, le degré de profondeur devant conditionner la nature des relations bilatérales futures entre la Syrie et Israël. Au sujet du problème du tracé frontalier, M. Chareh note qu’en exigeant de garder la région de Hamma riche en eaux sous prétexte qu’elle faisait partie jadis de la Palestine, Israël remet en cause non seulement les résolutions des Nations unies concernant le partage de la Palestine mais aussi la délimitation de nombreuses frontières altérées par des guerres alors qu’elles avaient été établies par des conventions agréées de tous. Cette source libanaise ajoute qu’au stade actuel la Syrie n’est encore officiellement informée de rien en ce qui concerne la reprise des négociations avec Israël, ni pour le fond ni pour la forme. Damas attend donc Albright pour savoir où les pourparlers vont se dérouler, suivant quel rythme, à quel niveau de représentation, quel rôle précis les Américains comptent y jouer (actif ou passif) et surtout, condition sine qua non, si l’engagement de retrait israélien total est confirmé. En clair, si Barak n’avalise pas la promesse faite par Rabin et Pérès d’une restitution complète du Golan, Damas refuserait de reprendre le dialogue. Le diplomate cité ajoute que les Syriens sont résolus à se montrer encore plus positifs que Barak si ce dernier fait des efforts en direction de la paix, pour qu’il n’en paraisse pas comme le héros aux yeux de l’opinion mondiale. À condition, bien entendu, que les constantes auxquelles ils sont attachés, c’est-à-dire une paix juste et globale, soient respectées. Et si Barak tente d’atermoyer, il trouvera devant lui un interlocuteur coriace qui aura durci ses positions. Quant à la question des eaux, les Syriens font remarquer qu’elle n’est ni territoriale pour qu’Israël exige Hamma ni limitée aux deux pays. Il s’agit d’un problème vital qui touche toute la région et doit trouver sa solution dans un accord général. En ce qui concerne la normalisation, les Syriens reconnaissent que la paix entraîne autant d’obligations que de droits et ils sont prêts à discuter de la question. Pour le moment, conclut le diplomate libanais, les Syriens constatent que Barak ne fait que parler pour soigner son image de marque médiatique, mais sans rien préciser de ses intentions. Ils pensent que ce qui le distingue de Netanyahu, c’est qu’il a l’air pour sa part de vouloir négocier. Mais aux meilleures conditions pour Israël. Et le Liban ? Partenaire accessoire, il sera informé des développements par le biais d’une commission de coordination avec la Syrie qui se réunira régulièrement…
Les Palestiniens s’en prennent aux Israéliens qui menacent les Libanais qui en appellent aux Syriens qui canardent à la fois Barak et Arafat. Le climat régional est marqué par des exercices d’échauffement qui montrent combien les négociations seront ardues et serrées. Chacune tente d’améliorer ses positions en faisant monter les enchères. Mais on ne passera aux choses sérieuses...