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Actualités - INTERVIEWS

Interview - La fille de Peter Brook à Beyrouth Irina Brook : la mise en scène, une suite de voyages émotionnels(photo)

Avec Une bête sur la lune, Irina Brook signe sa première mise en scène. Cette blonde aux yeux clairs est la fille de Peter Brook, le célèbre metteur en scène britannique, de théâtre et de cinéma. Après 10 ans d’actorat, elle a fini par s’attaquer, avec audace et succès, à la mise en scène. «Ça a été pour moi une révélation. Je suis certaine que c’est ma voie», dit-elle. «Il n’y a pas de hasard, mais des circonstances positives», qui l’entraînent, depuis, de projet en projet. Née à Paris, Irina Brook étudie l’art dramatique chez Stella Adler, à New York. Comédienne pendant une dizaine d’années, elle dit n’avoir pas «osé» s’attaquer au domaine de la mise en scène avant le projet d’Une bête sur la lune. «Je ne cherchais pas particulièrement à faire de la mise en scène. J’ai vu cette pièce montée aux États-Unis, dans le cadre d’un festival de théâtre. Elle se démarquait du reste par son côté épuré, se rappelle-t-elle. Elle parlait de relations humaines, simplement. J’ai été très affectée par l’écriture». Elle se procure le texte et imagine Corinne Jaber, une actrice qui avait travaillé avec Peter Brook dans le Mahabharata, interprétant le rôle féminin. «Je lui en ai touché un mot, lui disant que j’aimerais organiser une lecture de cette pièce, raconte Irina Brook. Corinne Jaber est très dynamique et organisée. Elle m’a présenté Simon Abkarian et a débrouillé un théâtre pour la première lecture». Le trio de base ainsi défini, la pièce pouvait prendre son envol. Il a suffi de mettre le pied d’Irina Brook à l’étrier pour qu’elle parte au galop. «Je me suis immédiatement sentie à l’aise dans la mise en scène», souligne-t-elle. C’est qu’elle est tombée dedans depuis sa tendre enfance. Ce premier travail a été mené «de manière instinctive. Il n’y avait aucun effet recherché, dit-elle. Il suffisait de suivre le voyage émotionnel des personnages. L’écriture de Kalinoski est tellement minimaliste. Tout en étant très précise. Le résultat a l’air simple, mais il est très étudié». La pièce a d’abord été jouée en anglais à Londres (juin 1996), puis en français. Saluée par la presse européenne comme un «bijou d’humanité», elle a valu à son metteur en scène une brassée de projets et la bénédiction paternelle. «Peter Brook a été ravi que je me mette à la mise en scène, souligne Irina Brook. Il a été surtout soulagé, parce qu’un comédien est toujours dépendant des propositions qui lui sont faites. Alors qu’un metteur en scène est plus libre». Rapport au père Pour Irina Brook, Peter Brook «c’est d’abord un complexe, affirme-t-elle. Je manquais beaucoup de confiance, au début. Puis, on finit par ne plus s’arrêter à ces considérations. Il faut bien faire quelque chose soi-même. Est-elle souvent comparée à son illustre père ? «J’ai grandi dans le monde de Peter Brook, dit-elle, donc j’en ai été imprégnée. Si j’ai réussi à en prendre quelque chose, tant mieux. Mais je pense que cela n’a aucun intérêt de nous comparer». Depuis Une bête sur la lune, Irina Brook enchaîne les mises en scène : Tout est bien qui finit bien de Shakespeare en Angleterre d’abord, ensuite à Avignon avec la compagnie Ariane Mnouchkine. «Puis une pièce irlandaise très tchékovienne à Lausanne», indique-t-elle. Le choix n’est pas fortuit. «Il y a un fil qui relie toutes ces pièces, elles touchent toutes à l’humain». Actuellement, elle met en chantier La flûte enchantée de Mozart pour une compagnie hollandaise. «C’est un conte de fée, une œuvre qu’on ne refuse pas», souligne-t-elle. Un challenge aussi. «C’est un voyage initiatique», dit Irina Brook. À tous les points de vue.
Avec Une bête sur la lune, Irina Brook signe sa première mise en scène. Cette blonde aux yeux clairs est la fille de Peter Brook, le célèbre metteur en scène britannique, de théâtre et de cinéma. Après 10 ans d’actorat, elle a fini par s’attaquer, avec audace et succès, à la mise en scène. «Ça a été pour moi une révélation. Je suis certaine que c’est ma voie», dit-elle....