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Actualités - ANALYSE

Processus de paix - On reparle d'un sommet arabe restreint Beyrouth dans l'attente des options du nouveau gouvernement israélien

Faut-il réunir un sommet arabe, comme le propose Moubarak d’Égypte ? Doit-on se contenter d’une rencontre entre les pôles arabes concernés par la reprise du processus, la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ? À Beyrouth, où l’on évite d’avouer qu’en réalité on attend à ce propos les directives de Damas, on répond qu’il faut d’abord voir quelles vont être les options du nouveau gouvernement israélien. Omettant le fait élémentaire que, quelles que soient ces options, une concertation arabe ne serait pas une mauvaise chose, une source dite informée précise que «nous devons voir si le nouveau Cabinet israélien va adopter les cinq non de Barak. Dans le même sens, il nous faut savoir si ce Cabinet va s’engager dans la reprise des négociations sur les bases de Madrid (la terre moyennant la paix), appliquer les accords d’Oslo, ceux de Wye Plantation, reprendre avec la Syrie les pourparlers à partir du point auquel ils étaient arrivés c’est-à-dire respecter les engagements pris à son égard. Sans compter qu’il est essentiel pour nous de connaître les modalités du retrait israélien du Sud : va-t-il se faire conformément à la 425 ou en exigeant des dispositions de sécurité ? De même, nous voulons savoir si les Israéliens prennent en compte l’exigence du jumelage Sud-Golan. On doit également voir si les négociations territoriales vont être séparées de celles qui concernent le règlement final et le statut définitif de la Palestine, des réfugiés, des colonies juives, des eaux, du désarmement et de Jérusalem. Va-t-on mettre dès la prochaine étape négociatoire la normalisation relationnelle dans la balance ? Il faut avoir une première idée de tout cela avant de se prononcer au sujet d’une éventuelle stratégie qui pourrait n’être pas dans l’intérêt commun des parties arabes en présence». Mais une autre source locale tout aussi «informée» avance d ’autres arguments. À l’en croire, «il est indispensable que les États ou entités qui côtoient Israël se concertent et harmonisent leurs positions avant même que le nouveau gouvernement Barak ne dévoile ses batteries. Cette récollection, cette réalliance de ses voisins aurait un impact sur ses choix. Et inciterait les Américains à exercer leurs pressions sur lui plutôt que sur ses vis-à-vis arabes. Cela étant, il est évident que, sauf pour le cas du jumelage libano-syrien, l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Autorité palestinienne n’ont pas à mettre leurs œufs dans un même panier. Ils peuvent faire une déclaration commune d’attachement aux principes de Madrid, mais pour le reste, chacun à ses intérêts, chacun a des droits à défendre dans une partie serrée ne permettant pas qu’on prenne pour soi les revendications spécifiques d’autrui. Autrement dit, la Syrie, et elle l’a du reste fait savoir dès le début, ne peut pas s’obliger à attendre pour récupérer le Golan que l’affaire des eaux ou celle des réfugiés palestiniens aient été réglées». Mais alors pourquoi le Sud est-il lié au Golan ? La réponse vient un peu à côté : «Parce qu’il faut s’armer de la Syrie pour empêcher Israël d’atteindre ses objectifs chez nous. En effet, il est clair que l’État hébreu n’est plus en mesure de maintenir une occupation qui lui coûte trop en hommes et en démoralisation. Il veut donc se retirer du Sud et de la Békaa-Ouest. Mais il tente de monnayer ce départ par des garanties et des dispositions sécuritaires. Après quoi, peu lui importerait de faire la paix avec la Syrie et il ferait traîner indéfiniment les choses». N’est-ce pas parce qu’Israël n’a pas, comme au Sud, de raisons psychophysiques de quitter le haut plateau ? Sur ce point aussi, une réponse légèrement déphasée : «Tel-Aviv tient au parc naturel d’eau qu’est le Golan et il veut affaiblir la Syrie en exploitant la carte libanaise. Toujours est-il que le bloc que nous formons avec les Syriens donne manifestement de bien meilleurs résultats que les aventures en solitaires tentées par les Égyptiens, les Palestiniens et les Jordaniens. La concertation de solidarité est donc dans l’intérêt de ces derniers encore plus que dans le nôtre». Dans les prochains jours, on saura quelle logique va prévaloir, selon le choix qu’aura fait Damas.
Faut-il réunir un sommet arabe, comme le propose Moubarak d’Égypte ? Doit-on se contenter d’une rencontre entre les pôles arabes concernés par la reprise du processus, la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ? À Beyrouth, où l’on évite d’avouer qu’en réalité on attend à ce propos les directives de Damas, on répond qu’il faut d’abord voir...