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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Justice - La polémique sur les dossiers égarés en voie d'apaisement Le CSM déclare l'affaire close

Tout le monde attendait sa réunion et le communiqué qui en sortirait. Pourtant, à son habitude, le Conseil supérieur de la magistrature a préféré choisir la voix de la raison et la tendance à l’apaisement dans l’affaire des dossiers perdus et retrouvés au Palais de justice. C’est donc un communiqué assez lénifiant qu’il a publié hier à l’issue de sa réunion, estimant qu’aucun dossier n’a disparu du bureau des magistrats et que par conséquent tout ce qui a été dit sur cette affaire est dénué de tout fondement. Selon lui, ce qui s’est produit est une redistribution de tous les dossiers en cours par le nouveau procureur financier et aucun papier ou dossier n’a disparu. Le communiqué s’en prend toutefois à «tous ceux qui ont participé à l’élaboration d’informations mensongères et affirme qu’ils doivent être poursuivis pénalement ou sur le plan disciplinaire par les autorités compétentes». Aucun nom n’est cité, aucune explication n’est fournie, le communiqué est on ne peut plus concis, dans l’esprit de l’actuel président du CSM, M. Mounir Honein, qui préfère régler les problèmes dans la discrétion et en préservant la dignité des magistrats, mêmes fautifs. En mettant la main sur l’affaire, le CSM met ainsi un terme aux multiples spéculations qui ont bouleversé mercredi le Palais de justice. En évoquant toutefois la possibilité de poursuivre disciplinairement les personnes ayant divulgué de fausses informations, le CSM laisse clairement entendre qu’il s’agit de magistrats. Faut-il en déduire que M. Khaled Hammoud qui s’était plaint du fait que des inconnus seraient entrés dans son bureau pour y dérober «certains dossiers délicats», alors que l’enquête menée par le procureur de Beyrouth, M. Abdallah Bitar, à la demande du président Honein, a prouvé qu’il n’y a pas eu d’effraction, sera déféré devant le conseil disciplinaire ? Le communiqué du CSM se contente d’allusions, préférant désormais garder toute cette triste affaire à l’abri des projecteurs des médias. Il n’a pas tort, tant «cette guerre larvée» a nui au prestige de la magistrature, à l’heure où tout le pays a les yeux tournés vers la justice. Par contre, ce qui est étonnant, c’est le fait que quel que soit l’événement, c’est toujours la presse qui écope et qui se retrouve dans le collimateur de la justice. Comme si elle était coupable de faire son métier. Ainsi, le procureur Bitar a entamé hier son enquête sur la publication dans certains quotidiens de la nouvelle de la disparition de dossiers dits délicats, en entendant le directeur responsable de notre confrère an-Nahar, M. Joseph Nasr, et celui du Liwaa, M. Noureddine Hosri. Lundi, ce sera le tour du directeur du Diyar, M. Joseph Hoayeck… Par ailleurs, M. Mounir Honein s’est rendu hier à Baabda où il s’est entretenu avec le président de la République, M. Émile Lahoud. La veille, c’était le procureur Adnane Addoum qui était reçu par le chef de l’État. C’est dire l’intérêt que porte ce dernier à la magistrature et à son indépendance, par ces temps de crise… Sur un autre plan, notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber rapporte que l’avocat général financier, Khaled Hammoud, estime que toute cette affaire a pour but de le dessaisir du dossier du ministère de la Santé. Un dossier, selon lui, particulièrement délicat portant sur la disparition de milliards de livres libanaises, sans compter les médicaments reçus par le ministère en tant que dons et qui auraient été revendus au lieu d’être distribués aux citoyens dans le besoin.
Tout le monde attendait sa réunion et le communiqué qui en sortirait. Pourtant, à son habitude, le Conseil supérieur de la magistrature a préféré choisir la voix de la raison et la tendance à l’apaisement dans l’affaire des dossiers perdus et retrouvés au Palais de justice. C’est donc un communiqué assez lénifiant qu’il a publié hier à l’issue de sa réunion, estimant...