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Actualités - ANALYSE

L'ambassade US mobilisée à fond

Les développements, ou plutôt l’annonce de développements, dans la région de Jezzine mobilisent à fond l’ambassade US dont le staff, à l’instar du chef de mission M. David Satterfield, se déploie tous azimuts pour des contacts informationnels ou préparatoires avec les différentes parties locales concernées. Des contacts intensifiés, qui ne sont pas toujours directs car le dialogue avec le Hezbollah par exemple ne se fait que par tiers interposés. L’impression que donnent les Américains, selon des sources concordantes, est que le repli lahdiste de Jezzine prélude à d’autres dispositions qui seraient prises prochainement dans la bordure frontalière occupée, au Sud comme dans la Békaa-Ouest. Et cela avant le retrait total, annoncé par Barak pour les douze mois à venir. Selon des politiciens qui ont rencontré des cadres américains et des diplomates européens, Israël a informé l’Occident qu’il va retirer Lahd de Jezzine avant même la formation du Cabinet Barak. Tel-Aviv aurait, contre toute logique apparente, souligné que cette initiative n’a rien à voir avec le reste du dossier Liban. Voulant sans doute confirmer par là que, comme Lahd l’a reconnu lui-même, l’Armée du Liban-Sud, sujette à une hémorragie de défections et en proie au désarroi, n’a plus les moyens de tenir la région. Un point qui cependant montre que Jezzine, que l’occupant veut dissocier du reste, en est en réalité un bon baromètre. Dans ce sens que s’ils n’avaient pas eux-mêmes l’intention de partir bientôt, les Israéliens auraient étoffé de leurs propres unités les forces de Lahd dans la région de Jezzine, comme il leur est arrivé de le faire à plusieurs reprises quand les combats s’intensifiaient sur le front de Kfarfalous. Toujours est-il que selon les mêmes sources locales citant des diplomates occidentaux, Moshé Arens, le ministre israélien de la Défense encore en charge, aurait souscrit aux vœux des généraux israéliens de dégager Jezzine dans les plus brefs délais sans chercher à obtenir auparavant l’aval de Netanyahu (qui d’ailleurs s’est retiré sous sa tente et ne s’occupe plus de rien) ou de Barak. Ce dernier a été simplement informé de la mesure, qu’il n’a du reste pas condamnée. Toujours selon les mêmes personnalités libanaises, les diplomates occidentaux confirment que l’armée israélienne est tout à fait démoralisée en ce qui concerne sa présence au Liban, dont elle ne voit plus l’utilité et qui lui coûte trop en hommes, étant donné les succès qu’accumule le Hezbollah dans ses attaques. Les militaires israéliens insisteraient donc beaucoup pour un retrait d’ensemble accéléré. Mais, ajoutent les diplomates occidentaux, la direction politique israélienne pense pour sa part que l’occupation peut encore être monnayée, notamment vis-à-vis des Syriens. Plus exactement les conditions dans lesquelles le retrait pourrait s’effectuer, et qui seraient totalement différentes selon qu’il y ait des arrangements entre les parties prenantes ou pas, peuvent être utilisées pour faire voler en éclats le jumelage si cher à la Syrie et au Liban. Jusqu’à présent les efforts israéliens déployés dans ce sens n’ont rien donné. Et à Beyrouth, on affirme que quoi que fasse Israël il n’arrivera jamais à disloquer le tandem libano-syrien. C’est certain. Mais maintenant que la proposition Jezzine d’abord, dénoncée naguère par Beyrouth comme piégée, est en train de se faire réalité, il faudra voir comment le pouvoir local va s’en arranger. Ce n’est pas facile. Car la position libanaise devient au jour le jour complexe, pour ne pas dire contradictoire. En effet elle consiste d’une part à soutenir que seule la 425 compte ; et d’autre part à affirmer que seul compte le jumelage ! Or la 425, c’est le Sud et la Békaa-Ouest uniquement, tandis que le jumelage englobe la 242, c’est-à-dire le Golan. Toujours est-il que pour le moment les officiels promettent que le retrait lahdiste de Jezzine ne provoquera pas de troubles, que les services de sécurité se tiennent prêts pour assurer l’ordre, même si l’armée ne va pas se déployer dans la région. Mais sous prétexte de «ne pas faire le jeu d’Israël», ces officiels se refusent à donner des assurances fermes à la population de la région. Ils disent en substance «que les lahdistes se retirent et on verra. Ce que nous allons faire ne regarde pas Israël». Sûrement pas, mais les gens de Jezzine, qui tremblent de peur en affirmant que le climat ressemble à celui qui régnait dans la montagne en 1983, cela les regarde. Et comment.
Les développements, ou plutôt l’annonce de développements, dans la région de Jezzine mobilisent à fond l’ambassade US dont le staff, à l’instar du chef de mission M. David Satterfield, se déploie tous azimuts pour des contacts informationnels ou préparatoires avec les différentes parties locales concernées. Des contacts intensifiés, qui ne sont pas toujours directs car le...