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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-sud - Israël a donné son accord à l'évacuation de la région Jezzine : confirmation d'un prochain retrait de l'ALS

Les informations sur un prochain retrait de l’Armée du Liban-Sud (ALS) de la région de Jezzine ont été confirmées hier à partir de plusieurs sources concordantes tant au Liban qu’en Israël. Seule la date d’un tel retrait reste encore imprécise, des sources diplomatiques à Beyrouth indiquant qu’il interviendrait dans les 48 heures alors que d’autres évoquent un délai allant jusqu’à la fin du mois de juin prochain. Entre-temps, les autorités libanaises étudient les possibilités d’envoi d’une force de sécurité susceptible de remplacer l’ALS. À Jérusalem, le Premier ministre élu Ehud Barak a donné son feu vert à l’évacuation de Jezzine, ont indiqué des sources militaires israéliennes citées par l’AFP. Certains responsables militaires sont allés jusqu’à faire de ce retrait une étape de l’évacuation totale du Liban-Sud, qui devrait avoir lieu avant un an, comme s’y est engagé M. Barak. Ainsi, un des principaux collaborateurs de ce dernier, l’ancien chef d’état-major adjoint Matan Vilnaï, a déclaré à la radio israélienne qu’«un retrait de l’ALS s’inscrit dans le cadre d’un retrait général israélien par étapes du Liban-Sud». «Un tel retrait avait été envisagé dans le passé, mais aucune décision n’avait été prise», a ajouté M. Vilnaï. Mais officiellement, l’armée israélienne a affirmé qu’un retrait de l’ALS relevait uniquement de cette milice et non pas de l’État hébreu. «La décision d’un retrait de Jezzine est autonome et relève uniquement du chef de l’ALS Antoine Lahd, a indiqué le chef d’état-major, le général Shaoul Mofaz. De même qu’il a décidé d’y placer ses troupes, il est libre de les retirer», a-t-il dit, assurant qu’un retrait de Jezzine «n’aura aucune incidence sur une évacuation israélienne du Liban-Sud». Quelles que soient les motivations de ce retrait, de hauts responsables israéliens, cités par la radio militaire, ont estimé qu’il servirait de test pour un retrait ultérieur de la zone occupée. Démarches franco-américaines À Beyrouth, des sources diplomatiques, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, ont indiqué que les États-Unis et la France ont eu la confirmation de préparatifs en cours pour un retrait de l’ALS de Jezzine et de sa région, à la demande du général Lahd. Ces sources précisent que des diplomates américains et français en poste à Beyrouth ont entrepris des contacts avec certaines parties libanaises pour s’assurer de la réalité des mouvements sur le terrain des troupes de l’ALS. Or, il s’est avéré que des mouvements augurant d’un prochain retrait ont effectivement eu lieu. Des démarches parallèles américaines et françaises autour de la même question ont été entreprises auprès d’Israël et ont abouti aux mêmes conclusions, la seule différence étant que les informations recueillies en Israël font état d’une possible évacuation de Jezzine avant la fin du mois de juin prochain, ajoute-ton. À Beyrouth, en revanche, on évoquait hier soir la possibilité d’un retrait imminent, peut-être même dans les 48 heures. Du côté des autorités libanaises, les mêmes sources ont indiqué que «des contacts diplomatiques et non diplomatiques ont été discrètement engagés» pour se préparer à l’éventualité d’un retrait, et par conséquent pour remplir le vide qui serait ainsi créé. Selon ces sources, Washington et Paris ont été d’abord «surpris» par la décision du général Lahd. Américains et Français ont néanmoins «décidé d’en exploiter l’aspect positif en considérant que même partiel, un tel retrait pourrait être le prélude à une évacuation totale de la zone occupée». Après tout, poursuit-on de mêmes sources, si l’ALS se retirait, cela signifierait que «la stabilité et la souveraineté seraient rétablies sur une partie du Liban-Sud, ce qui pourrait favoriser le retour chez elles des familles qui avaient quitté la région». Toujours est-il que la perspective d’un retrait de Jezzine pose un dilemme à l’État libanais, obnubilé par le désir de ne pas paraître jouer le jeu d’Israël. Les sources diplomatiques affirment qu’une telle évacuation ne saurait être assimilée au projet de Jezzine d’abord, qui avait été proposé il y a quelques années par Israël et rejeté par Beyrouth et Damas. Elles admettent que les autorités libanaises «n’ont pas d’autre choix que d’accepter ce retrait et de se préparer à envoyer une force de sécurité adéquate» pour remplacer l’ALS. Or, précisément, c’est la nature de cette force qui place l’État libanais dans l’embarras. Pour ce dernier, relève-t-on de mêmes sources, «il ne faudrait pas déployer l’armée en force à Jezzine, car une telle démarche serait interprétée comme une acceptation par l’institution militaire du projet de Jezzine d’abord. D’un autre côté, s’abstenir d’envoyer la troupe pourrait faire craindre des répercussions néfastes»… Voilà pourquoi les démarches actuelles se concentrent sur la nécessité d’assurer une transition «en une seule fois et dans le calme», poursuit-on. «Le gouvernement étudie donc pour le moment toutes les possibilités et suit de près l’évolution des mouvements à Jezzine afin d’être en mesure de prendre les décisions qui s’imposeraient au moment où il le faudrait», ajoutent encore les mêmes sources, précisant que Beyrouth maintient ses contacts avec les États-Unis et la France. Face aux perspectives de l’après-retrait, les mouvements de la résistance anti-israélienne ont cherché hier à se montrer rassurants. Réunis en marge des travaux parlementaires sous l’égide du président de la Chambre Nabih Berry, les députés du mouvement Amal et du Hezbollah sont convenus de soutenir le gouvernement et de s’en remettre à la décision qu’il prendrait, apprend-on de source informée. Ils se sont également mis d’accord sur la nécessité de garantir la sécurité de Jezzine et de ses habitants.
Les informations sur un prochain retrait de l’Armée du Liban-Sud (ALS) de la région de Jezzine ont été confirmées hier à partir de plusieurs sources concordantes tant au Liban qu’en Israël. Seule la date d’un tel retrait reste encore imprécise, des sources diplomatiques à Beyrouth indiquant qu’il interviendrait dans les 48 heures alors que d’autres évoquent un délai allant...