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Actualités - ANALYSE

Prochaines cibles : les AS et la santé

Par intervalles réguliers le nouveau pouvoir sort des dossiers du placard, puis se repose. À peine croit-on qu’il s’est endormi, il soulève une nouvelle affaire. Prouvant par là qu’il ne faut pas douter de sa promesse d’aller jusqu’au bout des procédures déjà engagées, mais aussi de ne laisser aucune zone d’ombre, aucun territoire inexploré. Un politicien généralement bien informé avoue son étonnement devant ce qu’il appelle «la rouerie matoise» des nouveaux dirigeants. En effet, à l’en croire, quand on les relançait voici peu de temps sur leurs intentions, «ils nous répondaient d’un air candide, les yeux levés au ciel qu’ils ne veulent pas faire de vagues, ni provoquer de remous et qu’ils ne prendront certainement pas l’initiative de surcharger de nouvelles enquêtes une justice déjà débordée. Il nous apparaît dès lors que ces aimables messieurs nous menaient tout bonnement en bateau, pour mieux préparer leurs petits coups». D’un extrême à l’autre, ce politicien encore convaincu il y a quelques jours que la scandalite n’était que simple gesticulation ou frime passagère, se dit aujourd’hui «absolument persuadé qu’aucun dossier ne sera refermé avant que toute la lumière soit faite sur ce qu’il contient vraiment et tous les présumés coupables incriminés, menottes aux poignets. Au train où on va, les protections vont toutes tomber et même les gens que couvre encore certain pôle influent finiront par avoir des ennuis». Cette personnalité, qui ne commente pas les présomptions pesant sur certaines figures en place, relève que «les responsables jouent sur les mots et se font trop modestes quand ils soutiennent que la justice, autonome, est seule en charge des scandales et qu’elle agit pour ainsi dire motu proprio, de son propre chef. Dans la réalité concrète des faits, la plupart du temps, le parquet est alerté par des indications précises, pour ne pas dire des délations, émanant de rouages étatiques déterminés, ministériels ou autres. Sans ces rapporteurs, il n’y aurait pratiquement pas eu d’investigations judiciaires». Mais le gouvernement retournerait-il ses armes contre certains de ses supporters, pour ne pas dire de ses membres ? La source citée avoue «ne pas savoir si on pousserait la vertu républicaine jusque-là, car politiquement ce serait assez suicidaire. En tout cas le pouvoir, au-delà de toute considération de morale, souhaite surtout enclencher un processus visant à la récupération des fonds détournés ou dilapidés. Ce n’est évidemment pas facile et on ne peut sans doute pas espérer reprendre possession que de quelque 10 à 15 % des sommes évaporées. Mais ce ne serait déjà pas si mal au bout du compte. Car on parle là, par accumulation d’exploits de gangstérisme pendant plusieurs années, de centaines de millions de dollars». Cette source indique ensuite que «deux nouveaux départements, les Affaires sociales et la Santé, désignés du doigt par des autorités politiques, retiennent maintenant l’attention et doivent faire en principe l’objet de vérifications comptables précises». De leur côté, des visiteurs de Baabda confirment que «le régime tient à ce qu’on ne cherche à étouffer aucune affaire. Il estime que la justice mais aussi les organismes de contrôle doivent se mettre ouvertement en mouvement aussitôt que des faits ou des soupçons leur sont communiqués». Ce qui rend en principe difficile la discrétion médiatique souhaitée par certains leaderships. Cependant un opposant n’exclut pas pour sa part que «l’on blanchisse certains qui relèvent, comme par hasard, de puissances politiques qui se trouvent du bon côté du manche. Pour mieux noircir d’autres qui ont la malchance de dépendre de chefs qui sont en pleine disgrâce». Comme on voit ce ne sont ni les procédures qui manquent ni les procès d’intention. Auxquels un loyaliste répond en rappelant que «le chef de l’État se place strictement au-dessus des querelles de partis ou de camps politiciens. Dans de tels conflits, il est impartial, neutre et équidistant de tous. Tout ce qui l’intéresse c’est que la loi soit appliquée et que la justice suive son cours».
Par intervalles réguliers le nouveau pouvoir sort des dossiers du placard, puis se repose. À peine croit-on qu’il s’est endormi, il soulève une nouvelle affaire. Prouvant par là qu’il ne faut pas douter de sa promesse d’aller jusqu’au bout des procédures déjà engagées, mais aussi de ne laisser aucune zone d’ombre, aucun territoire inexploré. Un politicien...