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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

L'Alliance a bafoué les règles de la guerre moderne, estime l'IISS L'Otan bombardée de critiques

L’un des plus prestigieux instituts de défense au monde, l’IISS, a bombardé hier de critiques l’Otan pour sa gestion de la crise des Balkans, l’accusant d’avoir déployé une «diplomatie insuffisamment agressive» et bafoué les règles les plus élémentaires de la guerre moderne en cédant au «stratégiquement correct». En raison de l’accumulation de ses erreurs, l’Alliance atlantique a incité le président yougoslave Slobodan Milosevic à «tenter un coup de poker». Elle l’a conduit à rejeter le laborieux compromis de Rambouillet sur l’autonomie de la province serbe du Kosovo, signé par les Kosovars de souche albanaise, souligne l’Institut international d’études stratégiques dans son rapport stratégique annuel publié à Londres. Au cours d’une conférence de presse, son directeur, John Chipman, a dressé sans complaisance le catalogue des dysfonctionnements. «La stratégie retenue pour la campagne des Balkans et sa mise en œuvre soulèvent de sérieuses questions quant à la capacité de l’Otan de concevoir et d’exécuter des opérations politico-militaires complexes», a-t-il tranché. Les experts de l’IISS relèvent enfin les «dégâts diplomatiques collatéraux» de l’opération «Force alliée». En Russie, où se prépare une élection présidentielle, la plupart des politiciens se sont radicalisés jusqu’à remettre au goût du jour le langage de la guerre froide, a déploré une experte, Oksana Antonenko-Gamota. En Asie, des alliés des États-Unis, tels la Corée du Sud, le Japon et Taiwan, sont inquiets «du manque de leadership des États-Unis», note Gerry Segal, spécialiste de la région. Au Proche-Orient, on craint désormais le précédent créé par l’Otan, qui s’est octroyé le droit d’intervenir militairement hors de sa zone, a relevé pour sa part Yezid Sayigh. Le résultat probable de l’épisode des Balkans est que l’on s’achemine vers un protectorat. Un «pis-aller» en forme d’indépendance de facto dépourvue de légitimité aux yeux de Belgrade et génératrice d’instabilité, conclut l’IISS.
L’un des plus prestigieux instituts de défense au monde, l’IISS, a bombardé hier de critiques l’Otan pour sa gestion de la crise des Balkans, l’accusant d’avoir déployé une «diplomatie insuffisamment agressive» et bafoué les règles les plus élémentaires de la guerre moderne en cédant au «stratégiquement correct». En raison de l’accumulation de ses erreurs,...