Liban-sud - Barak et Sharon refusent de recevoir l'émissaire du Quai d'Orsay Israël ferme la porte à l'initiative française

Faisant preuve d’une mauvaise foi évidente, l’État hébreu a fermé hier la porte à l’initiative diplomatique française en refusant d’accueillir l’émissaire du Quai d’Orsay, M. Yves Aubin de la Messuzières. Le Premier ministre élu, Ehud Barak, et le ministre sortant des Affaires étrangères, Ariel Sharon, ont ainsi refusé de recevoir le diplomate français envoyé dans la région pour contenir l’engrenage de la violence entre le Liban et Israël. M. Barak a refusé de voir l’émissaire du Quai d’Orsay en expliquant qu’il n’était pas encore en charge du gouvernement. M. David Ziso, porte-parole de M. Barak, a expliqué que le Premier ministre élu ne voulait pas s’occuper des affaires qui doivent être traitées par le gouvernement en place. «Nous sommes très stricts» sur ce point, a-t-il déclaré. De son côté, M. Sharon a refusé de rencontrer l’émissaire pour protester contre la réaction française aux raids israéliens sur le Liban, a indiqué son porte-parole, Shaya Segal. Il a qualifié la réaction française aux raids israéliens de «non équilibrée». Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine avait jugé vendredi «disproportionnée» la réaction israélienne aux tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël. Selon M. Segal, le ministre sortant des Affaires étrangères était également mécontent du fait que la France ait demandé qu’il rencontre M. de la Messuzières à Tel-Aviv et non à Jérusalem. «Nous avions dit aux Français qu’aucun responsable israélien ne les rencontrera à Tel-Aviv et que toute rencontre doit avoir lieu à Jérusalem», a-t-il indiqué. L’émissaire français doit être reçu par de hauts responsables du ministère israélien des Affaires étrangères. Selon l’ambassade française à Tel-Aviv, M. de la Messuzières doit remettre un message personnel de M. Chirac à M. Barak à des assistants du Premier ministre élu avant de rencontrer des responsables palestiniens.