Le gouvernement aux commandes jusqu'après les législatives de l'an 2000

Le gouvernement Hoss ne demeurera pas seulement aux commandes jusqu’aux législatives de l’an 2000 mais c’est très probablement lui qui supervisera le déroulement de ces élections. C’est ce qu’a affirmé hier une source officielle qui a rappelé qu’il est très souvent arrivé que des gouvernements dont les membres étaient dans leur majorité candidats aux législatives supervisent quand même le déroulement d’élections. Car garantir la liberté de l’électeur et le bon déroulement des élections ne peut être le seul fait des gouvernements. Cette garantie doit surtout découler d’un climat de confiance écartant toute ingérence et toute pression. Un tel climat ne peut qu’être la conséquence d’une décision «politique» préalablement adoptée au niveau du pouvoir et du régime en place. Or, le pouvoir actuel est déterminé à œuvrer afin que les prochaines élections législatives soient démocratiques, libres et intègres. Rien donc ne semble interdire que ce soit le gouvernement Hoss qui supervise l’opération électorale. De plus, seuls sept des seize ministres actuels seraient candidats aux prochaines législatives, à savoir le président Hoss et MM. Michel Murr, Mohamed Youssef Beydoun, Sleiman Frangié, Anouar el-Khalil, Michel Moussa et Issam Naaman. Et ces derniers n’ont nullement besoin de leurs postes ministériels pour assurer leur accession à l’Assemblée nationale. Ceci sans compter qu’il est déjà arrivé que des ministres-candidats ne soient pas élus… Remaniement ministériel ? Il reste que certaines sources politiques auraient l’intention de proposer un remaniement ministériel avant les élections législatives, remaniement en vertu duquel le ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul, se verrait également confier le portefeuille de l’Intérieur, et le vice-président du Conseil des ministres le portefeuille des Affaires étrangères. Mais à cela, la source officielle précitée répond qu’aucun remaniement ministériel n’aura lieu et que le gouvernement Hoss supervisera les élections dans sa forme actuelle et avec son actuel ministre de l’Intérieur. Interrogé par ailleurs sur la possibilité d’un remaniement ou d’un élargissement de l’actuel gouvernement sous couvert des circonstances régionales et à la veille de la relance du processus de paix, la même source officielle répond que les positions du Liban sont claires et bien définies. Elles bénéficient d’un appui officiel et populaire et du soutien des Arabes en général et de la Syrie-sœur en particulier. Point n’est donc besoin d’une quelconque modification au niveau du gouvernement et les négociateurs libanais n’ont qu’à s’en tenir à la position officielle. Mais la reprise des négociations n’est pas encore pour demain. Et le plus important maintenant est d’assurer l’adoption du budget. À ce sujet d’ailleurs, la source officielle précitée affirme que le plan quinquennal pourrait être au centre de réunions très prochaines entre les présidents Lahoud et Berry et peut-être également entre les présidents Berry et Hoss. L’appui du président Berry est en effet nécessaire pour assurer la coopération entre l’Exécutif et le Législatif et faciliter l’adoption définitive du budget. Car plusieurs députés ont laissé entendre que certaines parties seraient en train de mettre des obstacles au vote du budget. Et ces mêmes députés ont indiqué qu’ils pourraient proposer le vote du budget en un article unique même si cela est anticonstitutionnel. Mais telle n’est pas la bonne solution et c’est pour cela que l’Exécutif a besoin de l’appui du chef du Législatif. L’été est aux portes et le vote du budget ne devrait plus souffrir aucun retard…Il y va en effet de l’intérêt général.