Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Guide des métiers - Dans l'attente de jours meilleurs Des emplois pour les postes-clés dans l'assurance(photo)

Si l’assurance traverse actuellement une période de crise, c’est que le marché est en phase de restructuration et même d’épuration. C’est par cette explication que Rosette Gharzouzi, professionnelle du métier et vice-présidente à la SNA, décrit l’emploi dans cette branche professionnelle. «La crise économique qui sévit dans le pays, ainsi qu’une lacune au niveau de la législation ont entraîné la fermeture d’un grand nombre de compagnies ou leur rachat par d’autres firmes plus solides», explique-t-elle. Cette crise constitue certes une menace pour l’emploi et entraîne chômage et mobilité des gens du métier à travers les différentes compagnies. Mais la situation devrait s’améliorer une fois les choses en place pour permettre un redémarrage. L’espoir est donc grand de voit se créer de nouveaux emplois une fois le climat assaini. Les filières universitaires Entre-temps, les formations universitaires disponibles évoluent, pour permettre aux étudiants d’atteindre un niveau sans cesse meilleur, conformément aux besoins du marché. En effet, «Le Centre d’études d’assurances de l’Université Saint-Joseph est unique au Moyen-Orient» selon Me Nady Jazzar, avocat et enseignant au CEA. «Et si l’université délivrait auparavant des diplômes en études d’assurances, elle prépare aujourd’hui ses étudiants à une licence en études d’assurances. Ce qui ouvre la voie à des études plus poussées en la matière, un cycle supérieur en deux ans, ainsi qu’un troisième cycle, consacrés non seulement aux licenciés, mais aussi aux détenteurs d’autres licences, ainsi qu’aux professionnels de l’assurance, répondant à certaines conditions», ajoute-t-il. Quant à Notre-Dame University, elle délivre une licence en sciences actuarielles, qui peuvent ouvrir la voie à de hautes études mathématiques d’actuariat. Malgré la crise dans la profession, les débouchés sont multiples, les personnes qualifiées étant constamment recherchées pour occuper des postes-clés. Le Liban ne compte aujourd’hui que six actuaires, alors que l’actuariat, qui consiste en un calcul exact des risques ainsi qu’en la mise en place d’une base de tarification y relative, est la fonction la plus importante et la plus demandée des métiers de l’assurance. Mais les études sont longues et complexes ; de plus, elles ne sont dispensées qu’à l’étranger. Quant aux autres débouchés, ils sont nombreux, notamment ans la souscription, qui est la vérification et l’analyse des risques, dans la gestion des contrats d’assurance, la vente, le marketing, la communication, et bien d’autres postes en relation avec l’assurance, qu’ils soient juridiques, comptables, administratifs ou même humains. Formation polyvalente C’est pourquoi «la licence en études d’assurances n’est pas la seule voie d’accès à la profession,» explique Rosette Gharzouzi. Et d’ajouter : «Des licenciés en économie, en gestion, en droit, en informatique, en publicité et ventes ou autres font souvent carrière dans l’assurance, l’entreprise se chargeant de la formation technique qui leur fait défaut». L’idéal serait d’avoir une formation polyvalente. Deux licences plutôt qu’une seule constituent pour l’étudiant un atout de taille qui lui donnera en avantage certain sur les autres dotés d’une licence. Sa motivation l’aidant, il pourra gravir les échelons plus vite, les différentes facettes du métier lui étant familières. Mais l’assurance – comme d’ailleurs beaucoup de métiers – évolue très vite de nos jours et nul ne peut s’estimer «arrivé». Une mise à jour continuelle est indispensable, au niveau de la technique de l’assurance elle-même ainsi que des différents domaines intéressant la profession. À titre d’exemple, un souscripteur ne peut travailler dans l’assurance-vie s’il n’a pas certaines connaissances en médecine. Parallèlement à la polyvalence et à la curiosité intellectuelle, le candidat doit avoir certaines qualités indispensables pour se tailler une place dans la profession. Ainsi, est-il nécessaire d’être méticuleux, d’avoir le sens du détail, car tous les risques doivent être étudiés avec précision. De plus, le flair est un atout majeur pour déceler les cas de fraude, et «cette qualité est généralement féminine», remarque Rosette Gharzouzi. Le «must» dans la vente de polices est essentiellement l’art de communiquer. «Le vendeur ou agent marketing doit avoir une approche facile du client, et un remarquable don de persuasion. C’est pourquoi la connaissance des langues étrangères est indispensable», explique Me Nady Jazzar. «L’apparence physique du vendeur, ajoute-t-il, doit être impeccable et les manières irréprochables». Salaires inégaux Quant aux salaires auxquels peuvent prétendre les débutants, ils dépendent du domaine dans lequel ils évoluent et sont fonction de leur bagage universitaire. Le salaire de départ fluctue entre le minimum vital et 1200 dollars. «Beaucoup de jeunes débutent avec un bac en poche, et ne peuvent prétendre qu’au minimum» note Me Nady Jazzar. «Ils entament par la suite les études d’assurances, parallèlement à leur travail, et ont ainsi de grandes chances d’avancement. De plus, la profession offre généralement une certaine sécurité et permet aux jeunes de vivre correctement et de fonder une famille», constate encore l’avocat. Certains domaines, comme la vente, permettent même d’atteindre des salaires très élevés, le commercial touchant une commission sur la vente des polices d’assurances. «Un bon vendeur peut atteindre le chiffre mensuel de 10 000 dollars, alors que dans l’administratif, les salaires plafonnent», précise Rosette Gharzouzi. Finalement, crise ou pas, chacun peut tracer son chemin dans les multiples métiers de l’assurance : même si dans cette profession, les femmes ne sont pas encore traitées sur un même pied d’égalité que les hommes. À condition d’être passionné, patient et d’avoir du souffle, comme dans toute profession. (1) Voir «L’Orient-Le Jour» des 15, 17, 25, 27, 31 mai et 1er, 5, 8 et 15 juin.
Si l’assurance traverse actuellement une période de crise, c’est que le marché est en phase de restructuration et même d’épuration. C’est par cette explication que Rosette Gharzouzi, professionnelle du métier et vice-présidente à la SNA, décrit l’emploi dans cette branche professionnelle. «La crise économique qui sévit dans le pays, ainsi qu’une lacune au niveau...