Que tout se casse mais point ne lasse

Le chemin vers le mariage est semé d’embûches tout autres qu’affectives et familiales. Lorsqu’un jeune couple a déjà publié ses bans et distribué ses invitations c’est qu’il a déjà surmonté les crises de l’emploi et du logement et s’apprête à intégrer l’école des concessions et du «savoir-vivre ensemble». Exercice N° 1 : la liste de mariage. Où la déposer, que choisir? Bien-sûr, on pourrait aussi bien proposer à la famille et aux amis de participer à l’achat d’une Porsche, d’un frigo ou d’un aller-retour pour les Maldives ; mais une tradition tenace veut qu’il n’y ait pas de ménage sans ménagère en argent, et puisque le mariage est un acte social, recevoir chez soi fait partie du bizutage conjugal. C’est là qu’entrent en jeu les principaux fournisseurs en «art de la table» : argenterie, porcelaine, cristallerie. Chacune de ces boutiques, où l’on n’a peut-être jamais songé mettre les pieds tant que l’on vivait chez ses parents, offre un choix de plus d’une dizaine de milliers d’articles, et toutes rivalisent en offres avantageuses pour retenir et fidéliser le client. Enfin, si tout le monde cherche à satisfaire tous les goûts en couvrant le maximum de tendances, chaque établissement véhicule une image qui lui est propre, soit par sa communication, soit par son ancienneté, soit encore par la personnalité de son propriétaire ou le succès de ses marques. Le jeu consiste donc à trouver le service qui reflètera le mieux l’identité du couple en tenant compte de son budget. Au bout du labyrinthe, guidé par les professionnels – il faut le dire – que sont devenus les représentants libanais, on devrait repartir, fiers et heureux, chargés de cette batterie précieuse et fragile faite pour douze, quatorze ou plus si affinités, mais surtout pour deux . Reste à savoir si elle survivra aux premiers différends – ce n’est pas un hasard si les assiettes en sont les premières victimes – mais c’est une autre histoire!