Crime de Saïda - Deux suspects libérés sous caution d'élection de domicile Nouveau plan de sécurité aujourd'hui dans les Palais de justice

Un nouveau plan de sécurité destiné à renforcer la protection autour des Palais de justice a été adopté hier par le Conseil central de sécurité qui a tenu une réunion sous la présidence du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, en grande partie consacrée à l’assassinat des quatre magistrats le mardi 8 juin à Saïda. Pendant ce temps, le juge Raymond Oueidate, chargé d’instruire le dossier, poursuit ses investigations. Il a libéré hier sous caution d’élection de domicile deux personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête, Farid Jejjo et Mohammed Taher, qu’il a interrogées pour recel d’information. M. Oueidate a également inspecté le Palais de justice de Saïda – où ont été assassinés les juges – en compagnie d’officiers de la police judiciaire et du service d’anthropométrie. Pour en revenir à la réunion du Conseil de sécurité, M. Murr a déclaré que le plan de protection des Palais de justice fait la synthèse des rapports établis par les différents Palais de justice du pays en collaboration avec des commissions de sécurité spécialisées et transmis au ministre de la Justice. Ce plan commencera à être appliqué dès aujourd’hui. Une commission, composée d’un magistrat représentant le parquet et d’officiers des Forces de sécurité intérieure (FSI), de l’armée et des autres services de sécurité, a été formée pour veiller à la mise en œuvre des décisions qui ont été prises. «Les représentants des services de sécurité qui participaient à la réunion ont ensuite exposé des rapports détaillés sur la situation au Liban-Sud, a ajouté M. Murr. Il a été décidé de créer une chambre de sécurité commune comprenant des délégués des différents services et dont la tâche consistera à prendre les mesures adéquates sur le terrain dans le but de renforcer la sécurité et de recueillir des informations. Nous devons opter pour la sécurité préventive parce que les forces du mal pourraient frapper une seconde fois». Concernant l’enquête sur la tuerie de Saïda, des instructions ont été données aux services de sécurité afin qu’ils coopèrent pleinement et rapidement avec le juge d’instruction et avec le parquet qui doivent être informés au jour le jour de tous les éléments rassemblées par les enquêteurs sur le terrain. «Le juge d’instruction a commencé ses investigations et il va délivrer des commissions rogatoires», a précisé M. Murr. Le Conseil de sécurité a par ailleurs demandé aux ministres de la Défense et de l’Intérieur d’élaborer un plan d’urgence destiné à réduire le nombre de permis de port d’armes en circulation au Liban. «Nous envisageons aussi de suspendre totalement les permis de port d’arme, pour une période provisoire dans la région de Saïda et de ses environs, a encore dit M. Murr. Ces dispositions ne concerneront pas les gardes du corps de certaines personnalités». Le ministre a réaffirmé que l’assassinat des quatre juges est «un crime organisé et ceux qui l’ont planifié pourraient en commettre un autre. C’est pour cela que nous avons renforcé le dispositif de sécurité et le déploiement militaire. Il s’agit d’une mesure préventive». La réunion du Conseil s’est déroulée en présence du procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum, du commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire Nasri Lahoud, du mohafez de Beyrouth Yaacoub Sarraf, du directeur des renseignements militaires, le colonel Raymond Azar, du directeur général des FSI, le brigadier Abdel Karim Ibrahim, du directeur général de la Sûreté générale, le brigadier Jamil Sayyed, et du directeur général de la Sûreté de l’État, le brigadier Édouard Mansour.