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Actualités - ANALYSE

Négociations - Washington propose implicitement une trêve prolongée au Sud Démarches interrogatives de Satterfield auprès des responsables

Selon des sources fiables, l’ambassadeur des États-Unis M. David Satterfield, s’est mis en campagne, sur instructions de son gouvernement, pour tenter d’obtenir des Libanais des éclaircissements sur les points suivants : – Y a-t-il moyen de suspendre les opérations du Hezbollah au Sud pour la durée des pourparlers sur les deux volets libanais et syrien, afin de ne pas en compromettre le déroulement ? – Les intégristes vont-ils continuer à se battre en cas de retrait du Liban, pour le Golan ? – Plus globalement, la résistance mettrait-elle bas les armes définitivement, le Hezbollah devenant un parti politique comme les autres, après le retrait israélien du Sud comme de la Békaa-Ouest ? Ou chercherait-elle à poursuivre obstinément la lutte jusqu’à la libération de Jérusalem et l’éviction de l’État hébreu comme l’avait prescrit l’Imam Khomeyni ? – Quelle contrepartie y aurait-il pour les retraits israéliens du Sud, de la Békaa-Ouest et du Golan ? Des arrangements de sécurité que l’armée libanaise et l’armée syrienne assumeraient chacune dans sa zone, à la frontière nord et à la frontière est d’Israël ? – Quel genre de paix envisage-t-on de conclure avec Israël ? Va-t-on s’efforcer de réaliser une vraie normalisation, c’est-à-dire d’obtenir que les peuples adhèrent vraiment à la paix signée par les dirigeants, ce qui n’a été le cas ni pour l’Égypte ni pour la Jordanie et encore moins pour les Palestiniens ? – La paix sécuritaire doit-elle précéder ou suivre la paix totale ? Autrement dit, doit-on attendre ou non pour appliquer le dispositif de sécurité et l’établissement de relations directes le règlement des questions de la phase dite finale, c’est-à-dire les réfugiés palestiniens, les colonies juives d’implantation en terre arabe, le désarmement, le partage des eaux, le statut définitif des Palestiniens et celui de Jérusalem ? À ces interrogations du département d’État, les autorités de Beyrouth n’ont pour le moment que des réponses fragmentaires, conditionnelles ou dubitatives. Parler de normalisation, ce qui implique une adhésion des peuples, leur semble précipité sinon irréaliste, vu les précédents. Grosso modo les responsables locaux ne peuvent que répéter à M. Satterfield les constantes connues : priorité absolue à la récupération du Sud et de la Békaa-Ouest mais aussi du Golan, après quoi on pourrait parler d’autre chose. On fait valoir que jusqu’à présent c’est Israël qui entrave systématiquement la bonne marche du processus de paix, en atermoyant, en posant des conditions obstructionnistes ou tout simplement en boudant les pourparlers, comme l’a fait Netanyahu trois ans durant. L’État hébreu exige ainsi tantôt des mesures de sécurité préalables, tantôt la neutralisation préliminaire de la résistance, tantôt encore la définition anticipée de la normalisation relationnelle en termes pratiques. Mais ces opérations de diversion ont fatalement une limite, comme le prouve l’exemple de Jezzine. On sait en effet qu’au départ, sous le titre Jezzine d’abord, Israël présentait plusieurs exigences concernant son retrait de cette région. Il voulait que l’armée s’y déploie pour empêcher toute action du Hezbollah et qu’on intègre les éléments de l’ALS à une division militaire libanaise au Sud. Et l’occupant a fini par retirer la milice lahdiste en renonçant à toute condition, simplement parce que sous les coups de boutoir de la résistance, la situation de l’ALS devenait intenable. Parallèlement, Barak a annoncé un retrait total du Sud et de la Békaa-Ouest dans un délai d’un an. Il est probable qu’il devra le faire comme à Jezzine sans obtenir de concession de la part des Libanais. Et sans provoquer, comme il l’avait manifestement souhaité pour Jezzine, de confusion ou d’affrontements entre les parties prenantes locales.
Selon des sources fiables, l’ambassadeur des États-Unis M. David Satterfield, s’est mis en campagne, sur instructions de son gouvernement, pour tenter d’obtenir des Libanais des éclaircissements sur les points suivants : – Y a-t-il moyen de suspendre les opérations du Hezbollah au Sud pour la durée des pourparlers sur les deux volets libanais et syrien, afin de ne pas en...