Stylisme Une mode à deux temps au CCF(photo)

Effluves de raffinement, nostalgie d’une époque où la douceur de vivre habillait les élégantes beyrouthines de robes de bal et de cocktail, c’est toute une atmosphère qu’évoque l’exposition Une mode à deux temps qui se tient jusqu’au 23 juillet au Centre culturel français, rue de Damas. Une mode à deux temps, c’est un parallèle, mais aussi un lien entre le travail de Djenny (Eugénia Arturovna Brunst, épouse du comte Nicolas Plomsky), une immigrée russe qui introduisit la haute couture au Liban dans les années 30, et celui d’un jeune styliste de talent, Rabih Kayrouz. Ce dernier est diplômé de la Chambre syndicale de la couture parisienne. Il a ensuite fait ses classes dans les deux maisons de couture les plus prestigieuses de la capitale française : Dior et Chanel. Rabih Kayrouz a voulu rendre hommage à Madame Djenny – qui reste pour lui une référence – en présentant une quinzaine de modèles réalisés par elle entre les années quarante et soixante-dix. Robes de bal, de cocktail, fourreaux, robes de mariées, manteaux du soir. Des pièces uniques taillées dans des étoffes nobles (satin, soie, organza, tulle…) rehaussées de broderies délicates, de paillettes, de perles ou de corail. Face à ces toilettes d’un autre temps, le jeune couturier a placé des pièces qu’il a cousues lui-même, inspirées du travail de Djenny. Des corsets en tulle, taffetas de soie, mousseline et satin, rebrodés de cristal et de motifs fleuris, une tenue de mariée originale à jupe rayée rose et blanche surmontée d’un manteau léger en tulle brodé, une robe noire coupée à l’ancienne sur la personne… Ainsi qu’une série de métiers à broder montrant des détails des différentes techniques d’ornements vestimentaires.