Evénement Arrivé, hier, le ténor a donné une conférence de presse à l'hôtel Vendôme Luciano Pavarotti : chanter, un privilège (photos)

Luciano Pavarotti est arrivé, hier soir, à Beyrouth à bord du jet privé de Mme Nazek Rafic Hariri, présidente du Festival de Beyrouth. Le célèbre ténor, qui se produit pour la première fois dans la région, donnera un concert unique, demain samedi 12 juin, 21h à la Cité sportive de Beyrouth. Démentant toutes les folles rumeurs qui n’ont cessé de circuler en ville depuis l’annonce de son concert, Luciano Pavarotti était donc au rendez-vous. Avec un petit retard sur l’horaire annoncé – ses bagages ayant été retardés à l’aéroport –, le ténor le plus médiatique de tous les temps est apparu souriant, bien qu’un peu fatigué du voyage. Entouré des trois personnes qui sont à l’origine du concert, Mme Nazek Hariri, MM. Jihad Murr (MTV) et Nadim Moulla (Futur) ainsi que de M. MacClaren, impresario, Luciano Pavarotti s’est prêté avec bonne grâce aux questions des journalistes, dans la salle de conférence de l’hôtel Vendôme. Le ténor s’est dit «heureux de chanter au Liban». «Peu de choses rendent les gens heureux. Le chant fait partie de ces rares moments de bonheur. C’est pour moi un privilège» a-t-il dit. Par ailleurs, il a raconté qu’à l’occasion d’un concert avec Karajan, ce dernier l’entendant discuter des émoluments qu’il réclamait lui a dit : «Chante bien et ils te paieront ce que tu veux. L’essentiel c’est d’être bon». C’est d’ailleurs le conseil qu’il a donné à tout jeune qui veut se lancer dans la carrière artistique. «Il doit étudier la musique à fond», a-t-il affirmé. «Travailler sa voix, en faire le centre de sa vie, ne vivre que pour elle. Je suis un éternel fanatique». Outre les concerts des «Trois ténors» pour lesquels il a associé sa voix à celles de José Carreras et Placido Domingo, Luciano Pavarotti a participé à de nombreux récitals avec des pop stars. Ce mixage entre moderne et classique est dit-il «quelque chose que j’apprécie beaucoup. J’aime tenter de nouvelles expériences, être sollicité. C’est toujours très intéressant». La musique est «le seul message universel qui n’a pas besoin d’être traduit», ajoute-t-il. Et d’enchaîner : «Tout le monde chante sous sa douche le matin. Je fais partie de cette majorité…». Le trac est pour le célèbre artiste le même, à chaque fois qu’une scène se profile à l’horizon. Quand on évoque devant lui la possibilité d’une «panne de voix», il se signe et affirme : «J’ai toujours la même peur. D’ailleurs, rien qu’à en parler là avec vous, je commence à m’inquiéter». Songe-t-il à arrêter sa carrière comme il l’a laissé entendre il y a quelque temps ? «Je souffrais de mes jambes», a-t-il rappelé. «Je devais me faire opérer et j’avais dit que dans le cas où l’intervention ne réussirait pas, j’arrêterais tout. Mais l’opération a été un succès. Alors, quand je déciderai d’arrêter ma carrière de chanteur, je vous tiendrai au courant». Interrogé sur ses rapports avec les paparazzi, M. Pavarotti s’est contenté de lancer un bref «no comment». Sa musique de relaxation préférée ? «La vôtre» (l’orientale) a-t-il dit dans un sourire. Pour sa part, Mme Nazek Hariri a indiqué que les bénéfices de cette soirée iront à une ou plusieurs associations caritatives, sans préciser lesquelles. José Carreras est déjà venu à Beyrouth ; Luciano Pavarotti y est ; Placido Domingo sera à Beiteddine, cet été. À quand les trois ténors réunis pour un concert unique ? «Bientôt, inch’allah» promet Mme Nazek Hariri. Promesse à laquelle semble faire écho le sourire de M. Pavarotti. M. Pavarotti en compagnie de Mme Nazek Hariri et de M. Jihad Murr, deux des partenaires du concert. (Photos Rafi BERBERIAN)