Raymond Oueydate instruira le dossier

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) s’est réuni hier sous la présidence de M. Mounir Honein et a approuvé la proposition du ministre de la Justice Joseph Chaoul de confier l’instruction du dossier de l’assassinat des quatre magistrats de Saïda à M. Raymond Oueydate, juge d’instruction à Beyrouth. On rappelle que le Conseil des ministres a décidé de porter l’affaire devant la Cour de justice, une instance supérieure chargée de connaître des atteintes à la sûreté de l’État et dont les jugements sont sans recours. M. Oueydate, qui entamera son enquête aujourd’hui, disposera de certaines données que l’enquête préliminaire a déjà réussi à établir. Ainsi, selon notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, deux portraits-robot ont été établis, d’après les descriptions que la police a pu recueillir auprès de certains témoins et après recoupement des données ainsi obtenues. Ces portraits seraient ceux de deux personnes soupçonnées d’avoir perpétré l’attentat et qui auraient été aperçus s’éloignant en hâte du lieu de l’attentat. À ce sujet, la police place beaucoup d’espoir dans les indications qu’elle pourrait recueillir auprès des personnes qui se trouvaient à l’intérieur de la salle du tribunal au moment de l’attentat et qui auraient pu voir l’un ou l’autre des deux auteurs de l’attentat. À ce stade de l’enquête, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à identifier toutes les personnes qui étaient présentes et se sont contentés de recueillir les dépositions de certains des blessés. Selon notre chroniqueur, les enquêteurs tentent de trouver des réponses à une série de questions, dont les principales sont : Les auteurs de l’attentat étaient-ils barbus, ou du moins l’un d’entre eux était-il barbu ? Étaient-ils vêtus de djellabas ? Dans quelle direction ont-ils pris la fuite ? Ont-ils bénéficié de complicités sur la place et leur fuite a-t-elle été facilitée d’une quelconque façon ? L’Agence nationale d’information (ANI-officielle), citant des sources judiciaires, a affirmé hier que le premier juge d’instruction du Liban-Sud Tanios Mechleb a ordonné l’arrestation de deux personnes travaillant au voisinage du Palais de justice de Saïda, après avoir relevé des contradictions dans leurs propos. Selon notre chroniqueur judiciaire, les autorités judiciaires retiennent cinq personnes en garde à vue. On rappelle aussi que trois agents du poste de police du Palais de justice de Saïda sont arrêtés. Des agents dont la fonction était de protéger le bâtiment et dont les témoignages ne peuvent pas être inutiles au cours de l’enquête.